Les élèves mahorais font leur rentrée à partir de ce lundi 27 janvier, après une semaine marquée par des tensions autour de l'occupation des établissements scolaires par des migrants. Manuel Valls, le ministre des Outre-mer, a durci son discours sur la question dans un entretien publié par Ouest-France ce samedi soir. "L'immigration nécrose Mayotte. C'est un terme qui est dur mais qui reflète la réalité que personne ne peut ignorer", estime l'ancien Premier ministre, alors que l'absence de cette thématique dans la loi d'urgence a été très critiquée.
Un objectif de 10.000 reconduites supplémentaire
"50% de la population de Mayotte est étrangère dont une majorité en situation irrégulière. Cela pèse sur tous les aspects de la vie quotidienne de nos compatriotes", ajoute le ministre. Il plaide "pour un rapport très ferme avec les Comores", alors que le président Azali Assoumani a annoncé dans un entretien à France 24 le 15 janvier qu'il n'accueillerait pas les ressortissants comoriens expulsés de Mayotte. Autre axe : rétablir les radars endommagés par le cyclone Chido.
Interrogé sur la question par la sénatrice mahoraise Salamia Ramia le mercredi 23 janvier, le ministre de l'Intérieur a expliqué que quatre radars ont pu être restaurés, neuf le seront en février. "Nous aurons recours à quatre aéronefs pour la surveillance, le satellite pour les balises maritimes et les drones", a détaillé Bruno Retailleau. Selon Manuel Valls, "ces outils vont monter en gamme avec l'objectif de passer de 25.000 à 35.000 reconduites à la frontière."
Le syndicat UN1TÉ attendu ce lundi à Mayotte
Si le ministre des Outre-mer doit se rendre à Mayotte le jeudi 30 et vendredi 31 janvier, il sera devancé ce lundi par UN1TÉ, anciennement Unité-SGP Police-FO. Le syndicat de policiers a publié ce samedi sur le réseau social X une vidéo montrant une intervention en mer pour intercepter un navire de migrants. "Le bateau intercepteur PAF est attaqué par les passeurs et passagers d’un énième kwassa en provenance des Comores", commente le compte, la vidéo se concluant par une photo de la vitre lourdement endommagée de l'intercepteur. "Merci à nos collègues qui luttent sans relâche tout en étant moins bien payés qu’ils ne devraient l’être."
Partageant la vidéo, la secrétaire nationale du syndicat Linda Kebbab annonce qu'elle parlera "bientôt des trafics de documents qui permettent (aux migrants) de percevoir des centaines de milliers d’euros de prestations sociales ensuite." La question de l'accès à la nationalité sera également à nouveau sur les bancs de l'Assemblée nationale.
Une loi pour restreindre le droit du sol
Les élus Les Républicains vont consacrer leur niche parlementaire, leur laissant la liberté sur l'ordre du jour, pour faire examiner une proposition de loi imposant de nouvelles restrictions au droit du sol à Mayotte. Le texte propose d'élargir la condition de présence aux deux parents et d'étendre la durée de présence obligatoire à un an. La mesure avait déjà été votée mais censurée de la loi immigration en janvier 2024, considérée comme un cavalier législatif.
Nationalement, la question de l'immigration clandestine agite également les débats. Le ministre de l'Intérieur a envoyé une circulaire aux préfets ce vendredi leur demandant de durcir les conditions de régularisation. Ce texte remplace la précédente circulaire en vigueur, mise en place par Manuel Valls en 2012. Ce dernier a assuré à Ouest-France que Bruno Retailleau "avait tout son soutien" et s'est dit "favorable à une immigration la plus proche de zéro."