Cri d'alarme pour des rapports équitables entre Mayotte et La Réunion

Kamaldine ATTOUMANI SOUMAÏLA ( A DROITE)
 Kamaldine Attoumani Soumaîla, entrepreneur mahorais,candidat aux législatives 2017, a tenu une conférence de presse à l'île de La Réunion à Saint-Benoit,le jeudi 4 mai 2017, à l'invitation de Jean-Hugues Ratenon, leader réunionnais.Il prône une coopération renforcée entre Mayotte et La Réunion 

 

 
Réussir La Réunion, c’est réussir Mayotte et vice versa.


Kamaldine ATTOUMANI SOUMAÏLA : « Mayotte, cette petite sœur qui grandit…Mayotte, c’est cet enfant qui apprend à marcher et qui demande le droit de tomber pour mieux se relever sous le regard protecteur de l’ainée.
Les générations se renouvellent et les Mahorais veulent aujourd’hui descendre dans l’arène des idées et de l’action.
C’est un cri, un appel que je lance aux décideurs, aux intellectuels, aux acteurs économiques et à l’ensemble de la société civile réunionnaise, moi Kamaldine Attoumani Soumaïla, entrepreneur français, produit des deux rives de l’Océan Indien. De naissance Mahoraise, d’éducation réunionnaise au collège Bourbon à Saint Denis, j’ai eu la chance de bénéficier de la diversité des richesses de nos territoires, des apports complémentaires dans le processus de structuration de ma pensée, alors parachevée sur le territoire national.
C’est en tant que candidat aux législatives, dans la 2e circonscription de Mayotte que je m’adresse aujourd’hui aux forces vives de nos territoires.

Nous devons mutualiser intelligemment les efforts. Ce n’est plus une option mais une nécessité, si nous voulons défendre avec succès nos priorités.









 Certains objecteront, que nos préoccupations ne se confondent pas, les deux territoires n’étant pas au même stade de développement.
 J’y réponds simplement que certes les problématiques sont différentes mais les finalités ne divergent en rien.
Ne s’agit-il pas de la recherche du bien-être pour le plus grand nombre ?

En économie, on parlera d’amélioration du pouvoir d’achat ou du niveau de vie pour les uns et de croissance et dynamisme économique pour les autres. Au fond, on recherche tous la même chose.
Je préconise en effet un rapprochement entre les décideurs pour une réflexion commune et la recherche de solutions communes.

Il est temps de raisonner en écosystème Réunion-Mayotte car ce qui n’est pas géré convenablement à Mayotte affecte inéluctablement la Réunion.









En matière de santé par exemple, sous l’angle mahorais, les hôpitaux sont débordés notamment par l’afflux des migrants régionaux, ce qui augmente de façon non négligeable les EVASAN vers l’île Bourbon. Par ailleurs, les médecins réunionnais viennent en renfort et multiplient les rotations sur le 101e département totalement dépourvu, ce qui affecte de façon significative la disponibilité des praticiens réunionnais sur leur propre territoire.

Sous l’angle réunionnais, un autre exemple très parlant, concernant la diaspora mahoraise.
 Cette population aux besoins spécifiques, exigent que les élus et administrations des deux territoires travaillent de concert pour trouver la meilleure articulation en termes de politiques publiques. Sachant qu’une frange importante ne demande qu’à rentrer au pays mais faute de dispositif d’accompagnement, ils n’en ont pas la force ni les moyens.

 Pour les Mahorais qui sont installés définitivement à La Réunion , un travail adapté pour une intégration effective et productive de ces populations doit s’envisager. Voici une préoccupation criante qui demeure depuis des décennies sans qu’une action concrète soit amorcée.
En effet, pendant longtemps, loin derrière ses sœurs ainées, Mayotte a fait son chemin, cherchant sa place à tâtons, aveuglée par la lumière éblouissante du peloton de tête et troublée par le rayonnement de son éternel binôme, la sœur de l’Océan indien, l’île de la Réunion.
Mayotte la prend pour modèle, admirative devant ses exploits, ses combats, ses victoires, son tempérament.

Mayotte donnerait tant pour marcher sur ses pas, les pas de l’ île de la Réunion.
L’île de la réunion est , en toute franchise, une chance pour Mayotte.


 Une chance pour ceux qui ont fait le choix de rester ou de partir se former et revenir pour construire le 101e département.
La Réunion c’est en effet, l’expérience, le savoir-faire accumulé dont bénéficie déjà Mayotte et qui, si optimisé, peut apporter davantage.

 En matière économique, ce sont des PME solides qui maîtrisent leurs marchés locales et concurrencent de grands groupes nationaux et internationaux. Ce sont aussi des TPE, dynamiques qui savent tirer le meilleur parti des spécificités locales en développant des marques identitaires fortes qui s’exportent.

Mayotte, malgré sa petitesse, demeure une opportunité économique pour l’île Bourbon.


 La quasi-totalité de ses segments de marché sont dans leur phase de décollage et présentent un intérêt certains pour les entreprises réunionnaises.
L’île au parfum reste un partenaire non négligeable sur l’échiquier politique pour défendre des intérêts régionaux. Aussi, jouer la solidarité insulaire ne saurait être un luxe pour ces terres lointaines françaises souvent oubliées.

La mutualisation des ressources doit être avant tout au service d’une optimisation des résultats. Développer une culture de partenariat Réunion-Mayotte ne peut qu’être une force au service du Co-développement de nos territoires dans le respect des uns et des autres.













En effet, que Mayotte puisse s’adosser à un plus expérimenté est un atout qu’elle ne devrait pas se refuser. Ce qui ne signifie pas par ailleurs qu’il faille priver Mayotte de la possibilité d’un gain de maturité en termes de responsabilité.
Il est vrai que le temps se faisant, Mayotte grandit avec certaines carences.

Devenu 101e département, l’ile au parfum n’a toujours pas l’usage de certaines manettes, et ne bénéficie pas des effets d’expérience qui en découleraient.


Ce qui participe à maintenir ce territoire de la République dans un perpétuel état d’inachevé.
Sur cet aspect, le public comme le privé donnent peu de chances à l’île hippocampe. L’administration Mahoraise est, pour une part non négligeable, sous tutelle réunionnaise. L’ARS, la Caisse de Sécurité Sociale, Pôle Emploi et tout récemment l’état-civil qui vient d’être transféré avec la confection des passeports, des exemples éloquents et connus de tous.

 Quant au secteur privé, les banques s’illustrent en la matière, toutes les décisions importantes dépendant des agences réunionnaises.
L’entrepreneur mahorais est aujourd’hui suspendu à des décisions « délocalisées » dont les auteurs ne maîtrisent pas toujours les réalités de son terrain.
Pour enrayer ces difficultés, il faudrait entre autre cultiver un esprit régional.

Je rêve en effet, du jour où tout jeune réunionnais aura pour évidence le Mont Choungui et la beauté de la vue panoramique qu’offre son sommet et où les Cirques de Mafates auront une résonnance dans la tête de tout jeune Mahorais.

En somme, dans ce monde de plus en plus difficile et incertain, j’en appelle à l’agglomération des volontés et des intelligences pour réussir conjointement le développement de nos deux territoires en parlant d’une seule et même voix. 











Kamaldine ATTOUMANI SOUMAÏLA, Mayotte.  

SUR FACEBOOK : https://www.facebook.com/kamattou

 

A LIRE SUR LE MÊME SUJET


Les Mahorais(es) à La Réunion : CHARIFA SOLA,une figure d'une intégration réussie. 1/2

https://la1ere.francetvinfo.fr/mayotte/mahoraises-reunion-charifa-solaune-figure-integration-reussie-12-467769.html

Les Mahorais(es) à La Réunion : CHARIFA SOLA,une figure d'une intégration réussie. 2/2
https://la1ere.francetvinfo.fr/mayotte/mahoraises-reunion-charifa-solaune-figure-integration-reussie-22-467767.html

Emmanuel Tusevo Diasamvu.