Crise Mayotte : les Forces Vives appellent au dialogue pour faire face à la crise sociale

Les manifestants des "Forces vives" sur la route de Kawéni lors d'une manifestation contre l'insécurité et l'immigration le 6 février dernier
"Nous ne souhaitons pas revivre les échecs des mobilisations antérieures de 2011 et 2018." Dans une lettre, les Forces Vives, adressent une demande au nouveau Préfet de Mayotte pour ouvrir un dialogue face à la crise sociale en cours depuis le 22 janvier. Ils réitèrent une nouvelle fois leurs revendications, à savoir des mesures immédiates, notamment l'instauration de l'état d'urgence.

Les Forces Vives adressent une demande urgente au nouveau Préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, afin d'initier un dialogue face à la crise sociale qui dure depuis plus d'un mois.

Face à la situation, Les Forces Vives réaffirment leurs revendications, appelant à des actions concrètes pour résoudre la crise et prévenir l'insécurité quotidienne, notamment l'instauration de l'état d'urgence pour garantir la sécurité de tous..

Les barrages sont toujours maintenus à Mayotte

"Objet : Demande d'ouverture du dialogue pour faire face à la crise sociale à Mayotte
Monsieur le Préfet,


Nous, les Forces Vives de Mayotte, composées de citoyens engagés, nous adressons à vous en votre qualité de nouveau préfet de notre île, pour solliciter de toute urgence l'ouverture d'un dialogue constructif et immédiat concernant la crise sociale qui secoue notre territoire depuis le 22 janvier dernier.
La situation sur l'île est alarmante. La majorité des acteurs de ce mouvement social est encore mobilisée, tenant des barrages dans la non-violence et pacifiquement, non pas par désir de confrontation, mais comme unique moyen de se faire entendre et de se protéger contre une délinquance galopante qui menace la paix et la sécurité de nos communautés. Nous tenons à souligner que ces barrages laissent passer les forces de l'ordre, reconnaissant ainsi leur importance cruciale. Cependant, il est désolant de constater que chaque levée de barrage offre aux délinquants l'opportunité de reprendre leurs activités nocives, en particulier dans les zones dépourvues de tels dispositifs de protection comme les barrages.
Les discussions initiées le 12 février et notifiées par courrier le 14 février n'ont pas abouti à des solutions satisfaisantes, en particulier en ce qui concerne la sécurité immédiate des habitants de l'île. Les réponses fournies jusqu'à présent n'ont pas été à la hauteur des enjeux, laissant notre population dans une insécurité quotidienne inacceptable.

Face à cette situation, les Forces Vives de Mayotte réitèrent avec force leurs revendications, à savoir :

  • 1. L'instauration immédiate de l'état d'urgence à Mayotte pour répondre efficacement à la crise sécuritaire.
  • 2. La garantie de la sécurité pour tous, avec des mesures concrètes pour mettre fin aux incidents de violence qui frappent notre île, notamment les attaques contre des individus, contre des bus scolaires, et les agressions envers les services d'urgence.
  • 3. La création d'un comité de suivi, incluant des représentants des Forces Vives de Mayotte, pour veiller à l'évolution de la lutte contre la délinquance et l'immigration clandestine, assurant ainsi une réponse adaptée et durable aux problématiques que nous rencontrons.

Nous ne souhaitons pas revivre les échecs des mobilisations antérieures de 2011 et 2018. Nous demandons les actions concrètes, rapides et résolument efficaces pour restaurer la sécurité et la sérénité à Mayotte.

Votre volonté est de collaborer de manière constructive avec votre administration pour trouver des solutions durables à ces problèmes qui nous touchent tous profondément.
Nous vous prions, Monsieur le Préfet, de considérer cette demande avec la plus grande attention et de nous rencontrer dans les plus brefs délais pour ouvrir un dialogue fructueux et mettre en œuvre les mesures nécessaires à la résolution de cette crise.

Dans l'attente d'une réponse favorable de votre part, veuillez agréer, Monsieur le Préfet, l'expression de votre haute considération.


Pour les Forces Vives de Mayotte"