Grève dans les maternités du sud et du nord : "il faut qu'on ait une politique à moyen et long terme", plaident les syndicats du CHM

Bibi Fatima Said, représentante de Sud Santé Sociaux, et Saoudati Saindou Somo, de la CFDT
La CFDT et Sud Santé Sociaux ont déposé un préavis de grève illimité pour ce mardi 26 novembre au sein du centre hospitalier de Mayotte. Les syndicats demandent notamment la réouverture des maternités de Dzoumogné et Mramadoudou pour désengorger celles de Mamoudzou et Kahani.

Un préavis de grève illimité a été déposé au centre hospitalier de Mayotte à compter de ce mardi 26 novembre par les syndicats CFDT et Sud Santé Sociaux, notamment pour dénoncer la fermeture des maternités de Dzoumogné et Mramadoudou. "C'est un souci d'effectif, c'est ce qu'on nous a dit", résume Bibi Fatima Said, représentante de Sud Santé Sociaux. "Le fait que ces structures soient fermées, ça engorge encore plus celles de Mamoudzou et Kahani."

Zakweli du 25 novembre

"C'est leur politique de recrutement qui fait qu'on n'a pas de sages-femmes", avance Saoudati Saindou Somo, de la CFDT. Selon les syndicalistes, le fait de faire appel à la réserve sanitaire "créer une concurrence" avec les sages-femmes présentes à Mayotte. "Elles sont mieux payées pour des séjours plus courts, de 15 jours, du coup on n'arrive pas à s'aligner. On n'arrive pas à recruter, il faut qu'on soit plus attractif", ajoute Bibi Fatima Said.

Alerter le ministre de la Santé

Pour ça, les syndicats demandent notamment une augmentation de l'indexation ou la création d'une école de sage-femme dans le département. "Il faut qu'on ait une politique à moyen et long terme", poursuit la représentante de Sud Santé Sociaux, qui souhaite à court terme alerter le ministre de la Santé sur la situation de la plus grande maternité d'Europe. Les syndicats s'opposent à la solution de rapatrier les agents, qui continuent de faire des consultations dans les centres médicaux de Mramadoudou et Dzoumogné, vers Mamoudzou.

"Imaginez une femme enceinte qui vient accoucher, avec tous ces embouteillages, elle accouchera peut-être sur la route", raconte Saoudati Saindou Somo. Elles évoquent également des locaux vieillissants et sous-dimensionnés face à cet afflux de patientes.