La présidente de la mission locale appelle à intégrer l’insertion professionnelle des jeunes dans la loi Mayotte

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La ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, est actuellement en visite dans le département notamment pour discuter du projet de la loi Mayotte. Dans un courrier, la présidente de la mission locale appelle ne pas négliger le sujet de l’insertion professionnelle et sociale des jeunes.

Marie Guévenoux, la ministre déléguée aux Outre-mer, est en visite à Mayotte ce mercredi 4 et jeudi 5 avril. Au programme : des rencontres avec les élus notamment pour discuter du projet de loi Mayotte. Dans un courrier, la présidente de la mission locale appelle à prendre en compte dans le texte la question de l’insertion sociale et professionnelle des jeunes. 

Des aides qui ne sont déployées

Farianti M’Dallah rappelle que 13.000 jeunes sont inscrits dans la base de données de la Mission Locale de Mayotte et 25.000 jeunes sans formation, scolarité ni emploi sont décomptés dans le département. "La MLM doit accompagner les jeunes dans les mêmes dispositifs que sur l’ensemble du territoire national, mais pas avec les mêmes moyens financiers", déplore la présidente de la structure.

Elle prend pour exemple le fonds d’aide aux jeunes, qui permet notamment de pallier la non-éligibilité des moins de 25 ans RSA. "À Mayotte, la mise en place du FAJ se fait toujours attendre depuis par manque de décret d’application" explique-t-elle. "Nous avons comme exemple entre autres la non-mobilisation de la Convention cadre de partenariat pour l’insertion des jeunes de l’aide sociale à l’enfance." Faute d'accord entre la mission locale et l'aide sociale à l'enfance, "ces jeunes se trouvent souvent dans la rue sans aucun accompagnement."

Un montant maximum d'allocation

Le budget alloué au PACEA, le Parcours contractualisé d’Accompagnement vers l’Emploi et l’Autonomie, était de 729.223 euros pour Mayotte en 2021, soit 0,5% du budget global. En 2023, le montant maximum de l'allocation des jeunes était de 520 euros dans l'Hexagone et de 300 euros à Mayotte. "Cette situation entraîne un sentiment de ne pas être français à part entière et un sentiment parfois que les conseillers de la Mission Locale de Mayotte n’accordent pas aux jeunes la totalité de leur droit", ajoute la présidente de la mission locale.

Elle demande donc la revalorisation de l'allocation des jeunes, le déploiement du fonds d'aide aux jeunes, des moyens supplémentaires et la reconnaissance de la Mission locale de Mayotte comme référente sur la thématique jeunesse dans l'élaboration de la loi Mayotte.