La mairie de Dzaoudzi-Labattoir ne veut pas de mrengué dans sa commune cette année. Un arrêté est en vigueur jusqu'au 10 juin pour interdire ces combats de boxe traditionnels, courants durant la période du Ramadan. "Nous étions obligés de prendre cette mesure pour éviter de multiplier les scènes de violences comme ce fut le cas l'an dernier", explique le maire de la commune, Mikidache Houmadi.
"Certains camps ne supportaient pas de perdre et attendaient la fin du mrengué pour régler leurs comptes, parfois avec des couteaux", ajoute l'édile. "Il fallait agir pour prévenir et responsabiliser les organisateurs de mrengué." Face à des affrontements devenus quotidiens en 2023, la municipalité mise sur la communication sur cette interdiction, notamment auprès des élèves des collèges et du lycée. Des opérations coups de poing sont aussi prévues par les forces de l'ordre pour verbaliser les organisateurs, décrient dans l'arrêté comme étant aussi "le ou les arbitres, les musiciens et toute personne prenant part au combat ou fournissant les instruments de musique."
Dans un contexte de hausse de l'insécurité, cette pratique est de moins en moins tolérée sur le territoire. L'an dernier, des arrêtés avaient été pris pour interdire ces combats à Mamoudzou et à Dembéni. "En 2022, nous avions déjà des incidents, mais pas à ce point. La violence tend à s'aggraver", précise le maire de Dzaoudzi-Labattoir, qui annonce qu'un arrêté est également en vigueur jusqu'au 10 juin pour mettre en place un couvre-feu pour les mineurs. "Nous avons décidé de prendre cet arrêté suite à la rencontre avec la ministre des Outre-mer et le préfet. Nous comptons déjà le renouveler."