Le plomb dans l'eau venait des robinets

L'Agence Régionale de Santé annonce la levée des restrictions en vigueur à Sada et dans le sud-est de Mayotte. L'origine du plomb détecté dans le réseau a été découverte : il s'agissait de l'eau stagnant dans les robinets.

L'Agence Régionale de Santé annonce dans un communiqué ce jeudi 4 janvier avoir découvert l'origine des résidus de plomb découvert dans le réseau d'eau. Les prélèvements se sont révélés négatifs dans les réservoirs et les retenues collinaires, mais positifs chez les particuliers et aux rampes d'eau "directement à l'ouverture du robinet." La qualité de l'eau redevient conforme après quelques secondes d'écoulement.

Des tests ont ensuite été réalisés sur "une possible libération de plomb au sein de l'eau stagnante présente au niveau de la robinetterie", confirmant cette hypothèse. La SMAE va procéder au changement des robinets sur l'ensemble des rampes et y afficher les consignes de précaution. Il est recommandé aux usagers de laisser couler le robinet durant dix secondes par précaution "afin de purger l'eau ayant pu stagner." La réglementation en termes d'utilisation de matériaux pour la distribution d'eau sera rappelée aux fournisseurs et installateurs.

Cette affiche sera publiée sur les rampes d'eau pour informer les usagers des consignes à suivre

Les mesures levées à Sada et dans le sud-est

L'interdiction de consommation de l'eau est donc levée dans le sud-est. Elle était en vigueur depuis le 14 décembre dans les villages de Tsararano, Ongojou, Dembeni, Iloni, Hajangoua, Hamouro, Ngnambadao et Bandrélé village. Elle avait été élargie le 21 décembre au village de Sada. "L’eau distribuée à Mayotte est potable et conforme aux exigences requises pour la consommation humaine", précise l'Agence Régionale de Santé. 

À court terme, cette présence de plomb au-delà du seuil d'alerte ne posait pas de grand risque pour la santé. "C’est lorsque l’exposition est chronique, sur du moyen à long terme, que le risque d’intoxication au plomb, aussi appelée saturnisme, augmente", ajoute l'ARS. Les premiers symptômes sont réversibles, anémies, troubles digestifs et fatigue, mais cela peut engendrer des troubles plus graves comme des atteintes neurologiques centrales et périphériques. Les femmes enceintes et les jeunes enfants sont particulièrement à risque. 

Après une première alerte émise sur l'ensemble du département le 5 décembre, 171 prélèvements d'analyse de plomb ont été effectués jusqu'au 28 décembre, alors que la réglementation en impose entre 70 et 90 par an. Au total, 785 prélèvements pour surveiller la qualité de l'eau ont été réalisés entre septembre et décembre 2023 contre 231 l'an passé à la même période.