Les forces vives répondent au député réunionnais Jean-Hugues Ratenon en l'accusant de "manquer de solidarité"

Jean-Hugues Ratenon, député de La Réunion, dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
Les forces vives ont réagi au courrier envoyé par le député réunionnais Jean-Hugues Ratenon au préfet de La Réunion. L'élu insoumis demandait des mesures pour "éviter d'importer la violence de Mayotte à La Réunion." Les forces vives dénoncent "un manque de solidarité."

Les forces vives, à l'origine du mouvement de barrage contre l'insécurité et l'immigration clandestine, ont répondu dans un communiqué ce dimanche 10 mars au courrier envoyé deux jours plus tôt par le député réunionnais Jean-Hugues Ratenon au préfet de La Réunion. Face à la montée des violences, l'élu insoumis demandait des mesures pour éviter à "La Réunion de devenir le Mayotte bis en termes de violences", notamment l'arrêt des transferts de détenus depuis Mayotte.

Une position dénoncée par les forces vives, qui rappelle également son opposition à la première opération Wuambushu, la qualifiant de "honte pour la France." "Vous acculez l'île de Mayotte, un territoire en souffrance depuis plusieurs décennies par manque de solidarité de la nation et de son voisin le plus proche", affirment les forces vives. "Il est déplorable de constater qu'en tant qu'élu de gauche, votre solidarité semble conditionnée par des intérêts politiques plutôt que guidée par les valeurs d'équité et de justice.

Des fonds insuffisants pour la santé et la justice

Le collectif mahorais prend pour exemple la répartition des fonds alloués à Mayotte en matière de justice et de santé, des budgets "gérés depuis La Réunion, souvent, pour ne pas dire systématique, au détriment de notre territoire." Les forces vivent évoquent le cas de l'Agence de Santé Océan Indien, l'ARSOI, lancée en 2010. En 2018, "le budget pour Mayotte ne représentait qu'environ 10% du budget de l'ARSOI au lieu des 25% auxquels Mayotte avait droit au regard du pourcentage que sa population représentait sur l'ensemble de la population des deux îles."

"Sur le volet de la justice, l'absence du Cour d'appel à Mayotte, qui contraint notre système judiciaire à dépendre de La Réunion est une autre illustration de ce déséquilibre", poursuit ce communiqué. "Votre silence sur ces questions, tout comme votre manque de soutien aux parlementaires mahorais qui luttent pour une justice équitable, met en lumière un manque de solidarité qui ne peut être ignoré."

"Votre rôle en tant qu'élu et représentant de la nation ne se limite pas à défendre uniquement votre circonscription, il vous incombe également de promouvoir les valeurs de solidarité et d'égalité sur l'ensemble du territoire national, y compris à Mayotte", concluent les forces vives.