Les retenues collinaires ne seront pas à sec avant la mi-décembre selon le syndicat des Eaux de Mayotte

La retenue collinaire de Combani, le 8 novembre
Le syndicat des Eaux de Mayotte s'est réuni en comité ce samedi pour discuter notamment de l'état de la ressource en eau. Les retenues collinaires ne seront pas vidangées avant le 8 décembre, selon le scénario le plus pessimiste.

Les coupures d'eau ne devraient pas s'allonger avant la mi-décembre selon le syndicat des Eaux de Mayotte qui s'est réuni ce samedi 2 décembre. Si le planning des tours d'eau est décidé à la préfecture au cours des comités de suivi de la ressource en eau, le syndicat annonce que les retenues collinaires ne sont pas encore à sec. Elles seront vidangées le 8 décembre selon le scénario le plus pessimiste, dans le cas où il n'y a pas de pluie d'ici là.

Chaque averse, comme celles qui se sont abattues sur l'île ces derniers jours, permet de décaler petit à petit cette échéance inévitable. Ensuite, la production ne permettra pas de maintenir le calendrier actuel des tours d'eau. "Normalement, on consomme 42.000 mètres cubes d'eau par jour. Actuellement, on est, malgré les coupures, entre 27.000 et 28.000 mètres cubes d'eau", précise Yanis Souhaili, le 1er vice-président du syndicat des Eaux de Mayotte. "Avec la vidange des retenues, on ne pourra distribuer que 20.000 mètres cubes d'eau par jour."

Deux nouvelles usines de dessalement

Si les travaux de l'usine de dessalement de Petite-Terre sont toujours en cours, le syndicat des Eaux de Mayotte a aussi évoqué au cours de cette réunion les projets de construction de deux nouvelles usines. "Sur Ironi Bé, les entreprises qui ont répondu à l'appel d’offres doivent faire leurs propositions d'ici le 22 décembre. Pour M'tsangabeach, le procédé est différent, c'est l'État qui a démarché les entreprises qui vont lui répondre directement", annonce Yanis Souhaili. Les travaux doivent débuter en 2024, ces deux sites vont permettre d'augmenter la production de 20.000 mètres cubes d'eau.

Pour pallier cette crise de l'eau, les procédures d'autorisation seront allégées et les études environnementales abrégées. Le cadre réglementaire doit encore être fixé. Seule précision apportée au cours de cette réunion : les saumures, l'eau de mer concentrée en sel, seront rejetées par ces usines à un kilomètre des côtes mahoraises. Une solution qui n'est pas sans conséquence pour les fonds marins.

Une convention pour le règlement des factures d'eau par l'État

Le règlement des factures d'eau des Mahorais par l'État de septembre à décembre était aussi à l'ordre du jour. Une convention sera signée à l'occasion de la venue à Mayotte de la Première ministre Elisabeth Borne le 8 décembre. Pour compenser ces factures impayées, 12 millions d'euros seront versés à la SMAE, le délégataire du syndicat des eaux.