La Première ministre à Mayotte le 8 décembre pour parler eau, logement et immigration

La Première ministre Elisabeth Borne, lors d'une rencontre avec des députés Renaissance à Matignon à Paris, le 28 novembre 2023.
Mayotte, département le plus pauvre de France, est actuellement confronté à une grave sécheresse doublée d'une pression migratoire des Comores voisines.

Elisabeth Borne se rendra le 8 décembre à Mayotte pour parler eau, logement et immigration. Elle réaffirmera "l'engagement du gouvernement, notamment sur les enjeux d'approvisionnement en eau et de lutte contre l'habitat insalubre" dans le 101ᵉ département français, a précisé Matignon.

"Plusieurs séquences seront également consacrées à la sécurité sur l'île et à la lutte contre l'immigration clandestine", a-t-on ajouté de même source.

Le déplacement a lieu quelques jours avant le début de l'examen le 11 décembre, dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, du très sensible projet de loi sur l'immigration. La cheffe du gouvernement rencontrera également les élus locaux et "échangera avec des habitants sur leur quotidien et l'avenir de l'île", selon Matignon.

Le gouvernement a élargi la semaine dernière la distribution des bouteilles d'eau gratuites à toute la population de Mayotte (environ 310.000 habitants), confrontée à une grave sécheresse. Elle était réservée jusqu'à présent aux 60.000 habitants considérés comme les plus vulnérables.

Nouvelle flambée de violences

La situation sociale et sécuritaire est explosive sur le petit archipel de l'océan Indien, département le plus pauvre de France, actuellement privé d'eau courante plus de deux jours sur trois. Une nouvelle flambée de violences s'est d'ailleurs propagée dans la nuit de lundi à mardi et s'est poursuivie alors que le ministre délégué aux Outre-mer, Philippe Vigier, entamait une visite officielle sur l'île.

Pour enrayer ces violences, son ministre de tutelle Gérald Darmanin a annoncé ce mardi l'envoi de renforts supplémentaires après plusieurs affrontements entre des villages de l'île.

Le territoire, qui connaît une croissance démographique de 4% par an, est aussi sous pression de l'immigration clandestine venue notamment des Comores voisines. C'est en partie pour lutter contre ce phénomène que le gouvernement avait lancé Wuambushu, une opération contestée de lutte contre la criminalité, l'immigration illégale et l'habitat insalubre.