Sébastien Lecornu se savait attendu par les Mahorais. Dès le début de son entretien, il a évoqué des sujets phares qui touchent le quotidien des Mahorais.
Les projets qui étaient au stade d'idée comme la piste longue de l'aéroport sont actés, les travaux vont démarrer. Il en est de même pour la question de l'eau, la question de l'assainissement où il y a tant à faire. Il serait malhonnête vis-à-vis de l'Etat, du gouvernement, des élus locaux et du contribuable de dire que rien n'a été fait.
Concernant la délinquance et l'immigration clandestine qu'il a liées, le ministre reconnaît que la situation s'est dégradée considérablement depuis le début du quinquennat d'Emmanuel Macron. Un paradoxe puisque selon lui, aucun gouvernement n'a fait autant d'efforts dans ce domaine pour Mayotte que celui mené par la LREM. Des efforts soulignés en rappelant l'augmentation des effectifs des policiers et gendarmes, des intercepteurs en mer. Mais cela reste insuffisant. Sébastien Lecornu estime que les parents doivent assurer leur autorité parentale et le conseil départemental soutenu dans sa mission d'aide à la parentalité. Et des associations auront pour mission d'encadrer des jeunes mineurs isolés ou qui ne peuvent être pris en charge par l'aide sociale à l'enfance.
Un centre éducatif fermé pour les jeunes délinquants et un bureau de l'OFPRA pour accélérer le traitement des demandes d'asile
L'encadrement des jeunes mahorais se fera également par le biais du RSMA, dont les missions et les moyens seront élargis. Sur l'aspect judiciaire, Sébastien Lecornu compte donner plus de moyens aux magistrats pour les sanctions pénales, avec notamment la création d'un centre éducatif fermé.
Concernant l'immigration clandestine, la mise en place d'un poste avancé de la brigade nautique au nord de Mayotte est actée. Sébastien Lecornu a également promis que les flux financiers seraient traqués et les complices des passeurs poursuivis.
L'installation d'un bureau permanent de l'Office français de protection des refugiés et apatrides (OFPRA) est à l'étude pour accélérer le traitement des demandes d'asiles. Celles-ci peuvent prendre plusieurs années, alors que les demandeurs d'asile, souvent en situation précaire comptent sur le statut de réfugié pour bénéficier pleinement de leurs droits, notamment celui de travailler, de se soigner ou d'éduquer leurs enfants.
L'égalité sociale avant 2036
Les Mahorais souhaitent également obtenir l'égalité des droits sociaux. Le ministre l'a promis, ce sera bien avant 2036, date initialement fixée sous le mandat de François Hollande. Mais il faudra y aller doucement. En effet, qui dit droits sociaux dit cotisations. Et si les salariés cotisent plus, il faut s'attendre à une baisse du salaire net. En revanche, pour les retraites, le ministre des Outremer est prêt à accélérer les choses.
Enfin, Sébastien Lecornu a promis un effort conséquent de l'Etat dès l'an prochain pour les constructions scolaires d'un montant de 50 millions d'euros. mais pour cela, il faudra d'abord s'approprier le foncier, une question compliquée à Mayotte. Des tribunaux fonciers avec la contribution des cadis comme médiateurs devrait permettre de lever les points de blocage pour sécuriser le foncier et bâtir des établissements capables d'accueillir une jeunesse très nombreuse.