Ces femmes viennent en grande majorité des îles voisines et vendent leurs corps pour une poignée d’euros. La prostitution est entrain de devenir problématique. Existe-t-il à Mayotte des réseaux d’importation de jeunes femmes qui les mettent sur les trottoirs de la commune chef-lieu ? Il s’agit dans ce cas d’une traite des êtres humains à des fins d'exploitation sexuelle.
En tous les cas, l’activité se développe. Elle est le symptôme d’une grande misère sociale sur le département. Une explication qui est étayée par le fait que dans leur grande majorité, ces prostituées sont originaires de pays pauvres de la région et elles sont en situation irrégulière à Mayotte. C’est une population fragilisée et démunie.
Au-delà des considérations purement juridiques, il y a la réputation de Mamoudzou et de Mayotte qui est en jeu.
Un département qui affiche avec fierté sa culture musulmane, peut-elle fermer les yeux sur ce phénomène ?
Mayotte, terre des « chatouilleuses », des « femmes leaders » et qui met en avant les réussites économiques et sociales de nouvelle junte féminine voit en parallèle s’installer le plus vieux métier du monde. Les moyens juridiques de se battre contre la prostitution existent en France. Ils sont délicats à déployer mais la situation peut très vite devenir incontrôlable.
La mairie de Mamoudzou est la plus concernée mais le phénomène touche aussi d’autres communes. Selon l’adjoint au maire chargé de la sécurité, lutter contre la prostitution est très compliqué. La police municipale fait des descentes mais elle est impuissante : « nous ne pouvons pas empêcher une personne de se promener sur le front de mer, sur le grand parking à côté de l’embarcadère de la barge ou de se tenir debout dans la rue. Nous sommes dans pays libre ».
Les interventions qui réussissent sont celles menées dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine. Ce domaine ne relève pas de la compétence de la police municipale.