En fin de journée ce mardi 6 février, les manifestants mobilisés à Mamoudzou à l'appel des forces vives se sont rendus à Cavani. Un important dispositif de force de l'ordre a été déployé autour du stade, qui abrite depuis plusieurs mois un camp de réfugiés, pour éviter tout débordement comme ce fut le cas au tribunal plus tôt dans la journée. Un cordon de policiers barrait notamment l'accès aux locaux de Solidarité Mayotte, association qui vient en aide aux demandeurs d'asile.
Les manifestants rassemblés devant les locaux réclamaient la fermeture de ces associations. "L'État protège le pire ennemi de Mayotte : Solidarité Mayotte", dénonce un manifestant dans un mégaphone. "Cette association détourne des fonds pour les diriger vers les clandestins au lieu d'en faire profiter les Mahorais." Un autre manifestant précise : "c'est la suite du travail fait par nos ancêtres. Il faut que les Mahorais soient écoutés."
La situation s'est tendue quand des manifestants ont cherché à forcer l'accès aux locaux, bousculant les policiers. La foule s'est rapidement dispersée, quand une grenade lacrymogène a détoné à leurs pieds. Un peu plus tôt des cris de joie ont pourtant retenti, des manifestants ont expliqué par la suite qu'un groupe était parvenu à passer derrière le bâtiment pour le cadenasser. La mobilisation s'est poursuivie dans les rues de Cavani. Plusieurs matelas appartenant à des migrants ont été incendiés par des manifestants. Ils étaient stockés dans une mosquée durant la journée.