Mayotte place nette : des "objectifs réalisés" sur la sécurité, "un résultat inférieur" sur le logement, le préfet fait le bilan

Le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville
L'opération Mayotte place nette est désormais terminée. Le préfet a dressé le bilan ce mardi de ces 11 semaines d'opération pour lutter contre l'immigration clandestine, l'insécurité et les logements insalubres. Si sur la sécurité, les chiffres annoncés ont été atteints, il reste du travail sur les démolitions de logements informels.

Le préfet François-Xavier Bieuville a annoncé le bilan de Mayotte place nette ce mardi 16 juillet, huit jours après la fin officielle de l'opération. Comme Wuambushu un an plus tôt, elle visait à lutter contre l'insécurité, l'immigration clandestine et les logements indignes. Le gouvernement s'était fixé comme objectif l'interpellation de 60 "cibles prioritaires", un chiffre "largement dépassé" selon le représentant de l'État : "Nous en avons réalisé une centaine, mais ce n’est pas le préfet qui décide si ce sont des cibles prioritaires. C’est le procureur car ce sont des personnes qui sont judiciarisées et donc condamnées."

Des difficultés pour les décasages

Mais comme pour la première opération Wuambushu, l'objectif des 1.300 logements informels n'a pas été atteint avec seulement 650 cases démolies. "Nous avons eu à la fois des difficultés pour obtenir l'accord des personnes pour être relogées, et du mal à en contacter un certain nombre. La loi Elan nous impose de faire des enquêtes sociales", précise le préfet. "Nous allons continuer le travail avec la grosse opération de Mavadzani. Elle a été reportée de quelques semaines, nous allons la réaliser probablement dans le courant du mois de septembre."

Ces 474 cases situées dans la commune de Koungou viendront compléter le bilan de Mayotte place nette, ainsi qu'une "demi-douzaine d'opérations de moindre importance." Sur la sécurité, le préfet  martèle son mantra, "nous allons faire du Wuambushu tous les jours", malgré l'imminence des Jeux Olympiques de Paris. "Sur les six unités de gendarmes mobiles, deux sont parties en métropole, nous en gardons quatre, ce qui nous permet de continuer à travailler sur le terrain avec une forte présence", annonce François-Xavier Bieuville. 

Les élus partagés sur ce bilan

Il assure qu'un "certain nombre d'élus bien connus" l'ont contacté pour lui signaler une amélioration de la situation. "Il fait un travail formidable, je continuerai à croire en lui et à le soutenir", s'enthousiasme la conseillère départementale Laïni Abdallah Boina. Le maire de Sada, Houssamoudine Abdallah est plus nuancé. "On voit qu'avec Mayotte place nette, le travail s'est renforcé sur la lutte contre les marchands de sommeil", explique l'édile. "Mais on voit de plus en plus de jeunes qui s'exhibent avec des machettes, des chiens errants. Qu'on renforce le contrôle là-dessus et qu'on accompagne les collectivités." La députée RN Anchya Bamana dénonce "une avalanche de chiffres" alors que "les Mahorais n'ont pas le sentiment de vivre en sécurité, la peur n'a pas changé de camp." 

"Nous avons bon espoir de récupérer ces armes"

Le préfet, sur le plateau de Mayotte la 1ère, a également été interrogé sur l'agression de gendarmes et le vol de leurs armes ce samedi à Bandrélé. "C'est une enquête qui avance bien, nous avons bon espoir de récupérer ces armes prochainement, c'est ce que je demande à la gendarmerie compte tenu du danger que ça représente", a répondu François-Xavier Bieuville.