Selon Ourfane Ali Mari, le président du groupement des agriculteurs du sud, les médailles obtenues par la délégation mahoraise au Salon de l'Agriculture sont "honorables", quand on compare le taux de pauvreté à Mayotte avec la situation de "nos collègues là-bas, ce monde bien bâti, avec plus de moyens économiques et sociaux." Pour l'agriculteur, invité ce jeudi 7 mars dans Zakweli, la présence de Mayotte au salon "permet de promouvoir et montrer que Mayotte mérite d'avoir les moyens adéquats pour concourir là-bas."
"Il y a une prise de conscience des agriculteurs, ils ont compris que grâce à eux, l'économie de Mayotte peut se développer. Par leur activité, ils peuvent bénéficier de revenus", poursuit-il. "Sauf qu'il y a une souvent une rupture entre les décideurs et eux. Souvent les choses se décident du côté des institutions sans tenir compte de la pratique réelle des agriculteurs."
"Que Mayotte puisse nourrir Mayotte"
"Les agriculteurs n'ont pas besoin de grand-chose pour s'en sortir", ajoute le président de groupement. "La première chose ce sont des échanges, un état des lieux, et par rapport à leur niveau de précarité, comment arriver à évoluer jusqu'à ce qu'ils puissent avoir des moyens conséquents, jusqu'à ce que Mayotte puisse nourrir Mayotte."
Il prend pour exemple de réussite la mise en place d'un point de vente quotidien à Chirongui. "On avait trois ambitions : se fédérer, montrer qu’on a des produits de terroir accessibles, et puis pérenniser les choses avec des moyens au niveau du sol, de l’eau, des techniques agroforestières", estime Ourfane Ali Mari. "On commence cette troisième phase, pour écouler notre production dans de bonnes conditions."