Un droit de retrait à l'hôpital de Kahani pour dénoncer l'insécurité

Les soignants rassemblés ce lundi devant le CMR de Kahani pour exercer leur droit de retrait
Les agents du centre médical de référence de Kahani exercent leur droit de retrait ce lundi. Ils veulent dénoncer l'insécurité dont ils sont victimes, et notamment deux agressions survenues en deux semaines.

Les agents du centre médical de référence de Kahani ont pris la décision d'exercer leur droit de retrait ce lundi 24 juin pour alerter sur l'insécurité. "On traverse une crise de la sécurité, avec deux agressions en deux semaines, dont la dernière samedi soir", explique Adrien Cussac, chef de service dans cet hôpital. "C'était dans le cadre de certificat de comptabilité avec la garde à vue, des individus ont été amenés par la gendarmerie ce qui a déclenché des conflits avec les délinquants de Kahani."

Selon le médecin, les agents de sécurité ont été pris à partie et caillassés. Des pierres ont aussi atterri sur le toit et dans la cour du bâtiment. Deux semaines plus tôt, l'interphone, les clés des locaux et des caméras avaient déjà été détruites. "Probablement qu'en caillassant le dispensaire, ils espèrent attirer les gendarmes pour en découdre", avance-t-il. "On souhaite simplement travailler sereinement en sécurité.

"Là, c'est trop"

"Jusqu'à présent, nous avons toujours travaillé, malgré les incidents. Mais là, c'est trop", affirme une adjointe administrative. "C'est récurrent, on arrive au travail et on en repart avec la boule au ventre. On attend une amélioration de la sécurité." Le CHM précise avoir dépêché sur place un cadre et un médecin de secteur pour échanger avec les agents.

Le directeur du centre hospitalier Jean-Mathieu Defour, doit également se rendre sur place pour discuter et témoigner de son soutien aux soignants. Le CHM envisage de renforcer les équipes de sécurité, une rencontre a également été demandée avec le maire de Ouangani et la gendarmerie pour négocier une augmentation des rondes dans le secteur.

Cette situation est loin d'être une première pour le centre hospitalier de Mayotte. En décembre, des soignants avaient manifesté dans les rues de Mamoudzou pour dénoncer des actes de violences contre les professionnels de santé. Quelques jours plus tard, les agents du SAMU exerçaient leur droit de retrait après une embuscade visant une ambulance