Un homme relaxé en appel pour légitime défense après avoir fait usage de son arme à feu à Doujani

La chambre d'appel de Mamoudzou a rendu ce matin son délibéré, plus d’un an après les faits. Condamné pour violence en septembre 2023, l’homme risquait trente mois de prison dont 18 avec sursis. Son avocat Me Yanis Soilihi et lui ont fait appel, plaidant la légitime défense. Après une plaidoirie il y a deux mois, les juges ont rendu leur délibéré ce matin : l’homme est relaxé.

Selon l’avocat, son client est “heureux que la justice ait reconnu qu'il était en état de légitime défense et qu'il n'ait pas eu d'autre solution". Il rappelle que la situation n’est pas inédite à Mayotte, “souvent on plaide devant les juridictions sans que ce soit retenu”.

“C'était clairement lui ou eux”

Alors qu’il rentrait à moto, l'homme en question se retrouve bloqué à un barrage à Doujani. Face à lui, une vingtaine de personnes l’agresse, le motard n’a pas le temps de fuir. À ce moment-là, il détient une arme à feu dans son jean, il décide alors de la sortir. S'il possède une autorisation de port d’arme, il n’est pas censé en détenir en dehors d’un centre de tir. Son avocat estime que “parfois les gens n'ont pas le choix. Dans ces situations-là c'est soit on fait quelque chose, soit on se fait attaquer, blesser. Il y a des gens qui ont perdu la vie, c’était clairement lui ou eux."

Le quinquagénaire tire d’abord en l’air, pour tenter de faire fuir les assaillants, puis voyant qu’ils ne reculent pas, il décide de leur tirer dessus. Il blesse deux individus : un à la fesse, l’autre à la main. Le premier est un adolescent de 16 ans connu des services de police pour port d’arme, au casier judiciaire vierge. Le second de 18 ans, est inscrit au fichier des personnes recherchées. Dans son casier judiciaire figurent des vols avec armes, des faits de violences aggravées ou encore d'entrave à la circulation sur la voie publique.

Une juridiction compliquée

Pour que la légitime défense soit reconnue par le Code pénal, certaines conditions doivent être réunies. Il faut que l’attaque subie soit injustifiée, et que la riposte soit immédiate concomitante et proportionnée.