L'Azerbaïdjan a organisé ce lundi 2 et ce mardi 3 septembre dans sa capitale une conférence sur "la question de l'occupation illégale de l'île comorienne de Mayotte par la France." Le ton est donné d'emblée et la déclaration finale de cette conférence n'en diverge pas, appelant le gouvernement français "au retrait immédiat de l'île."
Une délégation comorienne a participé à cette rencontre organisée par le Groupe d'initiative de Bakou. La structure, créée en 2023 avait déjà fait parler d'elle lors des troubles en Nouvelle-Calédonie. L'Azerbaïdjan était alors accusée d'ingérence, de tentative de déstabilisation de la France dans ses territoires ultramarins, comme l'avait démontrée une enquête de la cellule investigation de Radio France.
La question du Haut-Karabakh
Ces tensions font suite à la condamnation par la France des attaques de l'Azerbaïdjan sur l'enclave arménienne du Haut-Karabakh. Comme pour la Russie et l'occupation de la Crimée, la Chine et ses revendications sur Taiwan, Bakou tente un parallèle : la France ne devrait pas critiquer cette occupation puisqu'elle-même "occupe illégalement" Mayotte. Pour appuyer son propos, un documentaire a été diffusé durant cette conférence, sobrement baptisé "Mayotte, l'île de la mort."
Sur les réseaux sociaux, plusieurs Mahorais dénoncent cette propagande. "Les Comores trouvent un allié en Azerbaïdjan pour vomir sur la France", réagi notamment la députée Estelle Youssouffa, qui en profite pour dénoncer à nouveau "la politique d'accommodement" de la France face au gouvernement comorien.