Des scènes de violences entre bandes rivales, une vingtaine de véhicules dégradés, dont quatre qui ont été totalement incendiés. Le bilan des affrontements de la nuit dernière à Combani ravive la question de l'insécurité à Mayotte, pointée du doigt par le collectif des Forces vives.
"Aujourd'hui, Combani est meurtrie, lance Mathias Patin, l'un des barragistes du secteur dont le véhicule a également été vandalisé. "Quand je vois tous ces véhicules brûlés, je comprends mes collègues barragistes qui disent qu'ils ne vont pas lever les barrages tant qu'il n'y aura pas de réponse concrète. Ce problème dépasse Combani et Miréréni, ce n'est pas qu'une guerre intervillageoises", défend-il.
"Journée morte"
Pour Mathias, c'est parce que les gendarmes et les services de la mairie ont dégagé la route au niveau du barrage que ces faits ont pu survenir. "On est là depuis quatre semaines. Le barrage de Combani n'avait jamais été levé et hier, dès que ça a été levé, des jeunes ont pu passer..."
Les commerces de la commune ont été invités à baisser leurs rideaux à la demande des barragistes dans le cadre d'"une journée morte" et pour montrer leur solidarité avec les habitants.
"C'est le quotidien de notre île"
Ismaël, un autre habitant, a découvert au petit matin les restes fumants de son véhicule utilitaire. Le jeune homme redoute une nouvelle nuit de violences en représailles. "C'est le quotidien de notre île. Ca fait trois ans que je vis ici mais ça ne m'était jamais arrivé. (...) Maintenant, on attend que les autorités fassent le nécessaire".
Réunion de crise à la mairie
Une réunion de crise s'est tenue avec les élus à la mairie, ce jeudi matin, afin de trouver des solutions d'apaisement. Les habitants sont nombreux dans les rues pour surveiller le village et l'un des adjoints au maire contacté par Mayotte La 1ère lance un appel au calme à destination des deux villages de Combani et Miréréni.
"On va essayer de rencontrer la population (...), d'accompagner aussi les personnes qui ont perdu leurs biens", assure l'élu qui explique que d'après la police municipale, ces affrontements feraient suite à l'agression d'un jeune de Miréréni à coups de chombo.