Après onze ans d'existence, le parc équestre d'Hajangua est aujourd'hui menacé. Le cumul de près d'une année de difficultés financières : des vacances sans clients après la flambée de l'insécurité en fin d'année dernière et de longues semaines de chômage technique durant la période des barrages. "Aujourd'hui, c'est très compliqué, j'ai mon âge et avec tous les événements de Mayotte, je voudrais ne pas avoir fait ce boulot pendant 15 à 17h par jour pour rien", se désole Alain Chartier, le gérant.
Face à l'absence de recettes, les dépenses pèsent lourdement sur la trésorerie à raison de 12.000 euros de charge fixe par mois. "Il y a 40 chevaux, quatre salariés et presque quatre hectares à entretenir", ajoute-t-il. À cela s'ajoutent les problèmes d'approvisionnement en nourritures, "depuis plus d'un an, au lieu d'avoir des granulés, on a de la poudre de granulés et ça, avec le manque d'eau, c'est catastrophique."
Des discussions en cours avec l'association Wema Watrou
À 77 ans, après plusieurs problèmes de santé, la question de la reprise du site s'impose désormais. Des discussions sont en cours avec l'association Wema Watrou pour une reprise du parc. "On va continuer les projets en place, les séjours de vacances, l'insertion des jeunes et de la formation", explique Kassim Attoumani de l'association. "On tient à ce que cette richesse reste au sein de la commune de Dembéni."
Le fils adoptif du gérant, l'un des salariés de la structure, a déjà été formé. "Il n'est pas obligé d'attendre un vétérinaire quand on a un souci, il sait faire les piqûres, les intraveineuses, il connaît les maladies qu'on a ici", énumère Alain Chartier. S'il lâche les rênes du parc, le vieux cavalier compte en revanche toujours rester à proximité de ses chevaux.