Déception c'est le mot qui revient après 9h de négociations (de 16h30 à 1h30) autour de la vie chère ce vendredi (11 octobre). Il n'y a pas eu d'accord entre les différentes parties (représentants de la grande distribution, membre du RPPRAC, élus, service de l'État).
La "déception"
Tous doivent se revoir mardi 15 octobre avec des propositions. Deux points sur les 26 abordés bloquent. Il s'agit de la méthode de calcul du différentiel de prix entre l'Hexagone et la Martinique et enfin du nombre de produits concerné par la baisse des prix.
Le document de travail prévoit une diminution sur 54 familles de produit alors que les membres du RPPRAC souhaitent que cette baisse concerne tout l'alimentaire.
Les deux points qui concernent les mécanismes de réduction de prix ou de plafonnement de l'évolution des écarts. La discussion a été tendue sur les arguments. Nous n'avons pas réussi à trouver un accord. Le 2e point qui concerne le nombre de produits, nous allons à travers notre décision intervenir sur 27% de la consommation locale. C'est 120 millions d'euros qui sont mis en jeu et qui bénéficieront de dispositifs particuliers, notamment sur les 500 millions que l'on consomme annuellement en Martinique. C'est énorme. Demander que cela concerne tous les produits alimentaires, soit 500 millions d'euros et 40 000 produits. L'on passerait de 134 produits et articles à 40 000, cela n'est pas possible. En ce qui nous concerne, cela est clair, nous n'irons pas. Nous n'allons pas engager les finances locales sur 40 000 produits.
Serge Letchimy le président du conseil exécutif de la CTMinterrogé par Alain Livori
Du côté du RPPRAC, Rodrigue Petitot réclame la venue du ministre des Outre-mer pour apporter des réponses plus précises, mais il est hors de question de reculer. Ce sera tout l'alimentaire ou rien.
Nous sommes arrivés au bout de ce que l'on pouvait faire. Nous avons mené les discussions au maximum. Nous avons essayé de démêler chaque nœud au mieux. Nous avons fait des concessions là où l'on pouvait et nous sommes restés fixes lorsque nous ne pouvions pas. Forcément nous sommes tombés sur deux points sur lesquels nous n'avons pas trouvé d'accord. Serge Letchimy se donne jusqu'à mardi pour attendre un éventuel changement d'avis des différentes parties. Mais nous, nous n'allons pas changer d'avis. Dès le début nous avons parlé de tout l'alimentaire et ce sera tout l'alimentaire. Nos élus se sont mis à 200%, la CTM s'est donnée à 1000%, reste à la grande distribution de comprendre que nous n'allons pas faire l'impasse sur tout l'alimentaire. Honnêtement j'aurai bien aimé que l'on puisse sortir aujourd'hui, surtout à cette heure tardive avec un accord sur tout l'alimentaire, mais cela ne s'est pas fait. Je suis un peu déçu, mais nous allons continuer à nous mobiliser et nous allons mener le combat jusqu'au bout. Nous ne pouvons pas nous permettre d'arrêter, nous avons été bien trop loin. Je pense qu'il va falloir que les ministres se déplacent parce qu'il y a des engagements pour lesquels même si nous élus veulent faire leur maximum ou encore le préfet, il y a des engagements qui ne peuvent être pris que par ces personnes. Je pense qu'il va falloir que l'on en arrive là.
Rodrigue Petitot, président du RPPRACinterrogé par Alain Livori
Déception chez les patrons de la grande distribution également. Impossible, selon eux, de consentir à une baisse des prix sur la totalité de l'alimentaire avec 54 familles de produits. Ils estiment être à leur maximum.
Je suis déçu, mais j'espère que nous allons pouvoir reprendre les négociations et avancer. Nous avons réussi à trouver un accord sur 24 points, il en manque 2. C'est si près du but. Lorsque nous avons commencé nous étions sur 150, 200 produits. Nous sommes montés jusqu'à 6000 produits. Plus on augmente le nombre de produits, plus cela coûte cher à tout le monde. L'on arrive à la limite financière de chacun. L'INSEE trouve un différentiel de 40%. Nous sommes en train de travailler sur un grand nombre de produits qui seraient entre 15 et 25% de réduction. Ainsi, un produit à 40%, on le ramènerait - 40-25 - à 15% de plus que l'Hexagone. Mais nous ne pouvons pas faire tous les produits. Personne ne pourra suivre, c'est beaucoup trop.
Robert Parfait PDG du groupe éponymeinterrogé par Alain Lovori
Un vote des élus de la CTM, dans l'urgence
Le vendredi matin, les élus de Collectivité Territoriale de Martinique ont voté (37 voix pour) lors d'une séance plénière exceptionnelle sur la vie chère, la baisse de l'octroi de mer à 0% sur 54 familles de produits. Seuls les élus du Grand Sanblé ont voté contre. La majorité ainsi que les élus Péyi-a et la Martinique Ensemble ont voté pour.
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