Nickel : "C’est un moment important. Un moment où l’on renoue des liens", souligne Sonia Backès après sa rencontre avec Paul Néaoutyine

SONIA BACKES INVITEE DU 7 MARS ©NC La 1ère
Invitée de la matinale radio, ce mardi 7 mars, la présidente de la province Sud est longuement revenue sur le dossier nickel. Sonia Backès a participé dimanche, à Koné, à une première réunion baptisée "groupe technique sur le nickel", en présence des ministres, Gérald Darmanin et Jean-François Carenco, et du président de la province Nord, Paul Néaoutyine.

La scène est aussi rare qu’inattendue. Sonia Backès et Paul Néaoutyine, l’un à côté de l’autre, posant pour les photographes et journalistes devant la porte du bureau du président indépendantiste. Le rendez-vous fixé dimanche, à Koné, a permis de remettre autour de la table les deux présidents de province. "Paul Néaoutyine a rappelé en début de réunion qu’il n’avait vu aucun responsable politique loyaliste depuis le fameux groupe Leprédour en 2020. C’était donc un moment important. Un moment où l’on renoue des liens sur le sujet du nickel. Un sujet à la fois politique et essentiel pour la Nouvelle-Calédonie", a indiqué Sonia Backès.

"Parler du nickel sans tabou et sans doctrine"

En présence du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, et de son ministre délégué, Jean-François Carenco, les premiers jalons ont pu être posés avant la mise en place des groupes de travail sur le nickel. "On a d’abord acté le principe même de continuer à se parler. L’idée c’est de passer à une forme de dialogue constructive avec des thématiques qui ont été posées par le ministre". Parmi lesquelles, "la place des usines, des process, la question de l’énergie qui est absolument centrale et puis la problématique des exports qui fait aujourd’hui l’objet de débats très politiques". Un sujet auquel, la présidente de la province Sud, a ajouté une question : "qu’est ce qui revient aux Calédoniens dans l’extraction du nickel ?", ajoutant, "qu’une fois qu’on aura répondu à cette question, on aura ouvert pas mal de portes […] L’idée c’est de parler du nickel sans tabou et sans doctrine".

"Nous sommes ouverts à l’ouverture des trilatérales"

Au cours de son deuxième séjour, Gérald Darmanin a proposé aux uns et aux autres un calendrier et une méthode de travail. Des bilatérales puis des réunions tripartites entre avril et mai, qui doivent déboucher sur un projet institutionnel pour la Nouvelle-Calédonie d’ici septembre, dans l’optique de modifier la Constitution début 2024. "C’est entre nous que l’on va construire l’avenir de ce pays donc à un moment donné il va falloir que ces bilatérales s’arrêtent et qu’on se retrouve tous en trilatérale. Il ne faut pas que l’on tarde trop car la réforme constitutionnelle concernera soit le minimum, c’est-à-dire le corps électoral, soit l’ensemble des institutions qui sont à réformer. Nous nous souhaitons qu’elles soient réformées car les institutions ne fonctionnent plus".

Vers un corps électoral glissant ?

Enfin s’agissant du corps électoral, Sonia Backès est favorable à ce qu’il devienne glissant. "Nous sommes dans une situation où le gel du corps électoral n’a plus de sens. Si les indépendantistes n’avancent pas sur le sujet, des recours seront faits et le corps électoral gelé qui était jusque-là transitoire dans l’Accord de Nouméa, dans les débats parlementaires, et vu par la Cour Européenne des droits de l’Homme sera dégelé. On a donc tous intérêt à travailler ensemble pour trouver une solution pour un corps électoral glissant".

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Plus tard dans la journée, ces sujets ont été abordés lors d'une conférence de presse tenue par les Loyalistes. Compte-rendu par Bernard Lassauce et Franck Vergès :

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