Nickel : devant la SLN à Nouméa, le syndicat CSTNC demande le départ de l’équipe dirigeante

La CSTNC s'est positionnée à l'entrée de la SLN à Nouméa, le matin du 26 avril 2024.
La Confédération syndicale des travailleurs de Nouvelle-Calédonie s'est mobilisée ce vendredi matin devant l'usine SLN, à Doniambo. Le syndicat, majoritaire sur les mines exploitées par la société, réclame le départ de la direction. Et regrette que les stratégies mises en place pour sauver l’industriel n’aient pas abouti.

“Directions SLN = incompétents, dégagez !” Message on ne peut plus clair, ce vendredi matin, sur une banderole installée à Doniambo. La Confédération syndicale des travailleurs de Nouvelle-Calédonie s’est mobilisée durant quelques heures devant le site industriel de Nouméa. Sans blocage, avec plusieurs dizaines de manifestants, employés de l’usine ou venus de centres miniers tels que Tiébaghi à Koumac, Népoui à Poya ou encore Kouaoua. 

Un plan de sauvetage dénoncé

La CSTNC, majoritaire sur mine, réclame “un renouvellement total du Codir”. À ses yeux, le comité de direction à la tête de l’entreprise est responsable de la situation actuelle. Le syndicat pointe ce qu’il appelle les échecs des stratégies et plans sociaux déployés par la Société Le Nickel et sa maison mère Eramet. Exemple : le prêt de 63 milliards de francs CFP qui était conditionné à trois volets. Pour la confédération, seule l’augmentation du temps de travail a été mise en place. En revanche, les objectifs n’ont pas été atteints concernant la baisse du coût de l’énergie et le développement des exportations. 

Afin de sauver la SLN, le syndicat “exige” un plan “digne de ce nom”,  qui tienne compte des réalités sur mines et à l’usine. Il dit aussi son soutien à la doctrine nickel portée par la province Nord. Une rencontre éclair a eu lieu ce matin avec des cadres, et le directeur général Jérôme Fabre. Direction qui n’a pas souhaité s’exprimer au micro de NC la 1ère. 

Voyez aussi le reportage d'Erik Dufour et Franck Vergès

©nouvellecaledonie

Bilan trimestriel d'Eramet

Quelques heures avant cette mobilisation, qui était annoncée, Eramet a diffusé ses résultats pour le premier trimestre 2024. Le groupe minier français a vu son chiffre d’affaires reculer de 15 %. Il explique avoir été pénalisé par "une forte contraction des prix”, et la chute des ventes réalisées par sa filiale calédonienne. Le contexte actuel sur le Caillou, notamment marqué par l’arrêt de l’exploitation en province Nord, est aussi évoqué. Il est signalé au passage qu’Eramet “réitère sa décision de ne pas apporter de nouveaux financements à la SLN”.

La crise du nickel calédonien marque l’actualité de plusieurs manières. En assemblée de la province Nord, les élus se penchaient ce matin sur des aides pour les foyers qui en font les frais. Et son impact sur la situation économique en général apparaît nettement dans le dernier rapport de l’IEOM, dévoilé ce jeudi.