Le groupe minier français Eramet, qui enregistre la chute des cours des matières premières au premier trimestre et de mauvaises performances en Nouvelle Calédonie, a néanmoins relevé sa perspective de rentabilité financière pour l'ensemble de l'année. Le groupe a indiqué jeudi que sa performance financière au premier semestre serait "nettement inférieure" à celle du deuxième semestre 2024. Eramet, qui poursuit son programme de contrôle des coûts, a relevé sa perspective d'excédent brut d'exploitation ajusté pour l'ensemble de l'année "entre 750 et 900 millions d'euros".
Le chiffre d'affaires du groupe s'est replié de 15 % au premier trimestre 2024, à 655 millions d'euros contre 775 millions d'euros un an avant. Il a été pénalisé par "une forte contraction des prix" des métaux et minéraux par rapport au premier trimestre 2023, et la chute de 50 % des ventes de sa filiale néo-calédonienne Société le Nickel (SLN). En Nouvelle-Calédonie, la production minière de nickel a chuté de 32 % au premier trimestre.
Une situation toujours critique en Nouvelle-Calédonie
Cette baisse, due "à des problèmes sociétaux et à des difficultés persistantes pour obtenir certains permis d'exploitation", s'est accompagnée d'un "recul de 62 % des exports de minerai de nickel à faible teneur" par rapport au premier trimestre 2023, et d'une baisse de 15% des ventes de ferronickel. "compte tenu du niveau de prix très bas ayant entrainé des annulations de ventes", a expliqué Eramet. Les problèmes de production ont été particulièrement sensibles sur le site de Poum "où les activités sont en suspens depuis août 2023", et à Nepoui "dont la production est en baisse de près de 40% sur la période".
"En Nouvelle-Calédonie, la SLN continue à rencontrer des défis majeurs et sa situation financière reste critique. De plus, l'activité des sites miniers qu'elle exploite en Province Nord est suspendue depuis mi-avril. Le processus administratif permettant la reprise est en cours", résume le communiqué. Le groupe a trouvé un accord en avril avec l'État pour aider la SLN à trouver des solutions plus pérennes permettant la continuité de son activité, tout en préservant le bilan du groupe. Celui-ci porte notamment sur la conversion de la dette existante de la SLN sous la forme d'un instrument assimilé à des capitaux propres permettant de neutraliser la dette de l'entité dans les comptes consolidés (soit 320 millions d'euros au 31 mars 2024).