Le mercredi 6 mars, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie annonçait des mesures d’urgence pour répondre à la crise que traverse actuellement la filière nickel. Grâce à elles, 900 salariés vont bénéficier du chômage partiel.
Satisfaits mais vigilants
Une mesure transitoire mais salvatrice pour ceux et celles qui sont directement impactés. Avec en prime la possibilité de reporter les dettes fiscales et d’étaler le remboursement des crédits, le collectif des sous-traitants est plus apaisé.
"Nous sommes satisfaits parce que toutes les propositions du collectif sont énumérées dans ce communiqué" explique Gaël Michel-Villaz, porte-parole du collectif des sous-traitants de KNS. "Toutefois, nous resterons extrêmement vigilants parce que faire des annonces, c’est bien, maintenant, il faut mettre les actes avec ces annonces parce qu’on nous annonce des mesures de chômage partiel avec une prise en charge de 70% de deux fois le SMG. Quid du financement ?"
Des charges patronales pour financer le chômage partiel
Le dispositif est estimé à un milliard de francs CFP. Les industriels sont appelés à payer leurs charges patronales suspendues depuis novembre dernier.
"Les industriels aujourd’hui, de par l’État, doivent payer leurs charges patronales sur le trimestre pour pouvoir justement honorer la dette qu’ils ont envers la Cafat. Et la Cafat, avec ces recettes, doit financer le chômage partiel pour tous les salariés qui ont perdu leur emploi" souligne Alexis Falematagi, responsable de la section nickel à l’USOENC.
D’autres filières en souffrance
Le secteur de la métallurgie faisait vivre directement ou indirectement 25% des Calédoniens et était alors le premier employeur du pays. Mais depuis l’an dernier, d’autres filières souffraient aussi d’une situation critique.
"Le nickel est dans une situation très alarmante, notamment par le nombre de personnes qui sont concernées, mais le BTP, le commerce, les agriculteurs le sont tout autant. Il ne faut pas faite de différenciation" estime Stéphane Yoteau, porte-parole du collectif Agissons solidaires et vice-président de la CCI.
Une aide entre trois et six mois
L’aide spécifique est prévue pour trois mois, possiblement six sous réserve de financement. Les syndicalistes espèrent une amélioration de la situation d’ici là.
Le projet a été acté ce mercredi au gouvernement. Il doit désormais passer au Congrès courant mars.
Le reportage d’Aiata Tarahu, Franck Vergès et Brice Bachon.