Nouvelle-Calédonie : un premier vol annoncé pour rapatrier "plusieurs dizaines" de Polynésiens

Rapatriement d'une équipe médicale de Lifou sur Nouméa, le 22 mai 2024.
Alors que la fermeture de l'aéroport international de Nouméa a été prolongée jusqu’au mardi 28 mai, un premier vol de rapatriement devrait pouvoir embarquer 80 Polynésiens lundi, (heure de Calédonie). Le vol doit arriver dimanche en début de soirée à Papeete.

Alors que les Néo-Zélandais et les Australiens ont pu être rapatriés dans leur pays, les Polynésiens bloqués en Nouvelle-Calédonie expriment leur désarroi depuis plusieurs jours. "Oubliés", "abandonnés", "coincés" : ce sont les termes utilisés par Michel et sa femme, le club de rugby de Papeete et le club de Beach Tennis, tous forcés de prolonger leur séjour, dans une atmosphère "anxiogène."

Leur bébé de deux mois et demi attend Michel et sa femme à Tahiti. Les familles des sportifs s'inquiètent, le manque s'installe et l'incompréhension aussi, face aux rapatriements des ressortissants étrangers. Après plusieurs jours d'appel à l'aide, les autorités de l'Etat, conjointement avec le Pays, ont décidé, au treizième jour d'émeutes en Nouvelle-Calédonie, d'affréter un avion militaire pour les Polynésiens.

Marie Guévenoux, Ministre déléguée chargée des Outre-mer, l'a annoncé sur Twitter samedi soir (heure de Tahiti) : "à ma demande en lien avec le président Moetai, l’Etat va mettre en place un vol spécial en début de semaine pour permettre aux Polynésiens, qui le souhaitent, de rentrer en Polynésie française. Le HC de Polynésie aura la charge de coordonner leur arrivée."

Le président du Pays Moetai Brotherson — qui avait par ailleurs appelé les Polynésiens à se faire connaître sur une plateforme de la présidence le 21 mai dernier — a confirmé samedi soir qu'un "premier vol de rapatriement devrait partir lundi. Vol militaire, qui pourrait déjà embarquer la moitié des Polynésiens enregistrés sur tauturu.presidence.pf. Bien entendu, nous travaillons déjà à planifier le second vol. Il faudra ensuite travailler au rapatriement des Calédoniens actuellement bloqués à Tahiti."

Dans un communiqué le même jour, le haut-commissariat de la République en Polynésie a assuré "œuvrer depuis plusieurs jours" avec le Gouvernement de la Polynésie française "en faveur du retour des Polynésiens bloqués sur la Grande Terre."

Une première liste "de Polynésiens dont le retour au fenua est prioritaire" a été établie. "Il s’agit par exemple des personnes en fragilité sanitaire ou des adultes avec enfants en situation particulière", soit "plusieurs dizaines de Polynésiens" rapatriés "dès ce dimanche, à Tahiti."

Le président avait estimé à 150 le nombre de Polynésiens bloqués tandis que le haussariat local en avait recensé 31, au 21 mai. Ce dernier avait également invité les "touristes français" incluant les Polynésiens, "dont le vol a été annulé depuis le 13 mai" à se rapprocher du haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie pour être "accompagné.

Les ressortissants de Wallis-et-Futuna aussi vont être rapatriés via "deux avions réquisitionnés en début et fin de semaine prochaine."

La Nouvelle-Calédonie enregistre à ce jour sept morts depuis le début des émeutes. La réouverture de l'aéroport international de Nouméa aux vols commerciaux a de nouveau été reportée. Elle est prévue le 28 mai, à 9 heures.