Le bâtiment administratif qui abritait les équipes du projet « Lucy » a complètement brûlé dans la nuit du 1er janvier 2021. Un nouveau coup dur pour le personnel de Vale sur le site industriel. Un personnel qui est sous tension et craint pour son avenir.
C’est le dernier bâtiment de l’usine de Vale qui a brûlé, la nuit du 1er janvier. Des locaux qui abritaient les équipes qui travaillaient sur le projet Lucy. Ils se trouvent à l’entrée du site, près des bureaux administratifs qui ont été incendiés le 10 décembre dernier.
Des clôtures régulièrement découpées
Une surveillance de cette partie de l’usine est assurée par des gendarmes, car c’est par une clôture à proximité que s’introduisent les individus malveillants.
« Systématiquement, nos défenses, notamment nos clôtures sont découpées, de manière à pouvoir générer des points de faiblesse et des entrées » explique Thierry Crastes, le directeur de la mine de Vale NC. « Nous essayons la journée de les réparer. Quand on essaye de les réparer, on nous caillasse et on nous insulte, et la plupart du temps, on n’arrive pas forcément toujours à le faire, notamment le 31 décembre. Donc c’est, pour moi, un acte prémédité, volontaire, et qui vise à augmenter le niveau de tension que l’on peut avoir sur le site ».
Un personnel réduit
Pratiquement plus aucune fumée ne se dégage des cheminées, l’ensemble des installations est à l’arrêt, exceptée la centrale de Prony énergie. Avec quatre cents salariés sur le site, c’est quatre fois moins de personnes qui travaillent qu’habituellement.
« Le personnel qui permet de restaurer, de garder le site, et on est à peu près assez rapidement quatre cents personnes. Quelques maintenanciers pour maintenir le tout, et ça nous met dans un volume minimum d’activité qui nous permet de conserver le site en sécurité, limiter notre emprise environnementale et dans le même temps aussi préserver nos installations » poursuit Thierry Crastes. « Si nous arrivons encore aujourd’hui à mobiliser quatre cents personnes, c’est parce qu’ils ont cette volonté de vouloir sauver cet outil, et la principale crainte que nous avons, finalement, est celle de l’avenir. Est-ce qu’on va continuer à exister ? »
Le montant de l’ensemble des dégâts matériels est aujourd’hui estimé à plus d’un milliard de francs CFP. Mais l’inquiétude demeure quant à la sécurité de l’outil de travail qui reste toujours menacé. Les accès routiers à l’usine restent de leur côté bloqués.
Le reportage de Brigitte Whaap et Nicolas Fasquel