Elle a orné l'un des murs de la salle d'embarquement de l'aéroport de La Tontouta durant trente-cinq ans. La fresque réalisée par Jean-Pierre Derrien dans les années 70 fut longtemps admirée par les voyageurs Calédoniens en partance, avant que d'importants travaux d'extension de l'aéroport n'imposent de la remiser dans les sous-sols. Mais cet espace, très exposé à l'humidité du fait d'une faible ventilation naturelle, a provoqué une importante dégradation des six panneaux de contreplaqué bois composant la fresque. Selon l'association La sauvegarde de l'art français, "des couleurs ont disparu de certaines zones et même quelques épaisseurs de bois, [en revanche] le dos du panneau ne présente pas de grande dégradation."
Un chèque de 960 000 francs
Quelques années plus tard, la CCI a su trouver les fonds pour sauver cette pièce unique, en participant à un concours national organisé par la Fondation pour la sauvegarde de l'art français. Opération gagnante, la société gestionnaire de l'aéroport a obtenu un chèque de 960 000 francs d'Allianz France. Une grande satisfaction, pour David Guyenne, président de la CCI, qui se souvient : “Il y a environ trois ans, je suis descendu dans les caves de l’aéroport pour voir ce qu’il restait de l’ancien aérogare. Et c'est là que je suis tombé sur des panneaux de cette fresque qui étaient complètement abimés par l’humidité. Je me suis souvenu alors qu’elle ornait la salle d’embarquement (...), qu’elle était magnifique et qu’elle m’avait émerveillé quand j’étais petit. Donc on a entraîné toute une équipe de la CCI dans ce projet de restauration, se réjouit-il, un beau projet interne pour les équipes et un beau cadeau pour les Calédoniens.”
En quête d'un restaurateur d'art sur le Caillou
Reste à trouver l’artiste qui saura restaurer la fresque en lui rendant son aspect initial. Un travail de précision qui devra aussi respecter l’esprit de l’œuvre de Jean-Pierre Derrien, cet artiste peintre dont l'une des particularités est d'avoir été également ingénieur en aéronautique. Un métier qu'il a exercé à l’aéroport de La Tontouta entre 1971 et 1980. “On espère commencer la restauration dès qu’on aura trouvé l'artiste. Ce chèque [reçu par Allianz] va nous permettre de contracter avec le ou la peintre, que l'on espère calédonien(ne). Si nous ne trouvons pas, nous irons chercher des compétences en Australie ou en Métropole."
A l'issue de sa restauration, programmée en fin d'année, "Le rêve d’Icare" pourrait être exposé dans le hall d'accueil de l'aéroport, afin que le plus grand nombre puisse en profiter, ou à sa place initiale, dans la salle d'embarquement. Le choix de la CCI n'est, pour l'heure, pas arrêté.