Affaire David de retour aux assises : un deuxième jour marqué par des témoignages chocs

Au deuxième jour du procès en cour d'assises d'appel.

La cour d'assises d'appel a entendu ce mercredi, dans l'affaire David, le directeur d’enquête de la gendarmerie, la victime, puis le principal accusé. Retour au 4 mai 2018…

"J’ai senti que j’allais mourir ! " Le témoignage est fort, ce matin du mercredi 23 juin, devant la cour d’assises de Nouméa. David, la victime, tremble. Entendu à la barre, il s’exprime difficilement. 

"Rendre service"

Le 4 mai 2018 au petit matin, il venait d’acheter un sandwich à la Vallée-du-Tir, après avoir démarché plusieurs établissements de nuit. Disc-jockey, l’homme est habitué aux heures tardives. En croisant la route des accusés, il a voulu rendre service et les ramener chez eux, explique-t-il une fois encore.

Mais David a été roué de coups, séquestré. Les hommes ont enfoncé un bâton dans son rectum. En pleurs au palais de justice, il dit que sa vie a basculé, qu’il rêve encore de ce calvaire.

Légèreté des auteurs

L’adjudant-chef Rieux, le directeur d’enquête de la gendarmerie, revient aussi sur les faits. Les écoutes téléphoniques montrent que les accusés abordent le drame avec beaucoup de légèreté.

Maître Deswarte, l’avocat de la partie civile, révèle que lors de la reconstitution, Yann Poulawa, décrit comme le chef de la bande, levait les pouces comme s’il s’agissait d’un jeu. Une attitude qui n’est pas sans rappeler sa déclaration aux assises hier soir : il ne souhaitait pas aller en appel, c’est son avocat qui a fait la démarche. 

Comme déconnecté

Le même accusé est à son tour revenu sur les faits, ce mercredi après-midi. Il reconnaît le viol mais pour lui, il n’y a pas eu torture. Yann Poulawa explique avoir frappé la victime par "précaution" parce qu'il ne voulait pas être accusé de vol de voiture. L’avoir attaché parce qu’il avait peur que David se fasse mal dans le véhicule… Qu’il n’avait pas l’intention de le blesser, au fond, a eu pitié de lui et a même voulu le protéger.  

Un compte-rendu d’audience de Natacha Lassauce-Cognard et Laura Schintu