Le 31 août dernier, un groupe de cinq jeunes de l'île des Pins, informés de la venue de Laura Vendegou et de Virginie Ruffenach, décident d'aller à leur rencontre pour leur demander de partir. "Vous n'êtes pas les bienvenus, fermez votre bouche, vous n'avez rien à faire ici."Le ton monte, des insultes sont proférées, le convoi des élues essuie un jet de cailloux. Arrivés en renfort les gendarmes recevront un cocktail molotov sur le capot de leur véhicule. Heureusement celui-ci n'explosera pas.
Pas de tir contre les gendarmes
Contrairement aux rumeurs qui ont circulé, il n'y a pas eu de tir de fusil contre les gendarmes, ni contre l'hélicoptère qui ramènera un peu plus tard Laura Vendegou et Virgine Ruffenach à Nouméa. Deux plaintes avaient été déposées le jour même par les deux élues Rassemblement.
"Mécontents des propos de Madame Ruffenach"
Des deux prévenus jugés aujourd'hui, seul le plus âgé, 31 ans, accusé de menaces et complicité de violences envers les gendarmes, a été placé en détention provisoire. Le deuxième, âgé de tout juste 22 ans, comparaissait libre. "On était mécontent des propos de Madame Ruffenach sur les kanak. On voulait lui dire qu'on n'était pas prêt à discuter avec elle", explique Jérémy, qui reconnaît que les choses ont dégénéré. Le plus jeune des deux est, quant à lui, resté mutique.
Des "faits extrêmement graves"
Le parquet, qui estime les faits extrêmement graves, avait requis deux ans de prison ferme à l'encontre de l'un des prévenus, mis en cause dans les violences contre les gendarmes, et un an avec sursis pour le deuxième.
Le tribunal n'a pas suivi ces réquisitions. Il a prononcé la relaxe pour une partie des faits. Seuls les outrages et menaces envers Virginie Ruffenach ont été retenus. La relaxe a été prononcée en ce qui concerne les propos à l'encontre de Laura Vendegou.
Un aménagement de peine sous bracelet électronique
Le premier homme écope de 8 mois fermes, couplés à une révocation de quatre mois de sursis préalable, soit au total un an de prison ferme, avec un aménagement de peine sous bracelet électronique. Le deuxième écope, quant à lui, de quatre mois de prison avec sursis.
À noter qu'un franc symbolique sera versé au titre du préjudice moral des élues et ils devront s'acquitter de 20 000 francs XPF par gendarme, toujours au titre du préjudice moral.