Aloisio Sako, président du Rassemblement démocratique océanien: "le FLNKS attend beaucoup d’Emmanuel Macron"

L'invité politique du dimanche, Aloisio Sako ©NC la 1ère
Aloisio Sako, président du RDO, en charge de l’animation du bureau politique du FLNKS, était l’invité du JT le dimanche 16 juillet. Il a exprimé les attentes du camp indépendantiste, avant la visite présidentielle et les discussions avec l’Etat sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie.

Avant l’arrivée d’Emmanuel Macron le 24 juillet, le FLNKS espère un geste fort. "Nous attendons du président de la République… beaucoup… Il avait dit, lors d’un déplacement en Algérie, que la colonisation était un crime contre l’humanité. Et voilà qu’en Calédonie, cela fait 170 ans que le pays est colonisé."

Nous attendons (…) du président, qu’il puisse annoncer la fin de cette parenthèse, ouverte il y a 170 ans.

Aloisio Sako, président du RDO

NC la 1ère

Plus qu’un geste de pardon, par la voix d’Aloisio Sako, le FLNKS rappelle que le président du sommet des pays non-alignés (qui regroupe 120 pays) a "demandé à la France de mettre fin au colonialisme". Une décolonisation, synonyme d’indépendance pour le Front de libération nationale kanak et socialiste. 

Une délégation du FLNKS se rendra-t-elle à Paris en août ?

Gérald Darmanin a invité indépendantistes et non indépendantistes pour des discussions en août, avec l’ensemble des parties prenantes. Au cours de sa visite en Nouvelle-Calédonie, début juin, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer avait insisté sur le format de ces réunions, qui devront regrouper toutes les parties prenantes. Si tel n’est pas le cas, ces réunions n’auraient pas lieu. "Nous travaillons avec l’Etat, sous le contrôle du bureau politique [du FLNKS], c’est l’arbitre. [Il décide] soit nous continuons à discuter, soit l’on arrête."

Nous avons tout le temps de discuter (…) Il s’agit de l’avenir du pays.

Aloisio Sako

Un accord sur le corps électoral doit faire partie d’un accord global

La question de l’ouverture du corps électoral reste un point sensible, malgré les avancées constatées, après la visite de Gérald Darmanin en juin. Pas question donc, de se projeter sur les élections provinciales 2024, même si le gel du corps électoral, à la fin de l’accord de Nouméa pose des questions de constitutionnalité. Le congrès populaire, organisé le 25 avril dernier, à l’initiative du FLNKS, fait foi. "L’accord sur le corps électoral, doit faire partie de l’accord global." Un discours sensiblement différent que celui entendu après le dernier entretien avec Gérald Darmanin, au haut-commissariat en juin. Pas question pour l’heure de se prononcer sur le nombre d’années de résidence, (3, 7 ou 10 ans) comme demandé par le camp non indépendantiste et avancé par le ministre des Outre-mer. 

Pour le moment, le FLNKS ne bouge pas sur le corps électoral.

Aloisio Sako

Un projet global, clé de voûte d’un accord avec l’Etat

Un projet global, soumis au vote des Calédoniens - par référendum ? - est pour le FLNKS la seule issue aux discussions avec l’Etat. "Nous pensons que ce projet porte la viabilité, du pays, du vivre ensemble, la cohésion des diverses communautés qui vivent ici."

C’est cela qui sera acté, nous espérons, à la fin, l’accession du pays à l’indépendance. (…) Je suis optimiste, j’ai confiance en la résilience, à l’intelligence des Calédoniens. Je sais qu’à un moment donné, on va se retrouver.

Aloisio Sako

Sénatoriales, pas encore le moment

Trois candidats, non indépendantistes, pour les deux sièges de la circonscription de Nouvelle-Calédonie, Sonia Backès, Georges Naturel et Pierre Frogier. Qui succédera aux sénateurs sortants Pierre Frogier (Rassemblement) et Gérard Poadja (Calédonie ensemble). La question n’est pas tranchée au FLNKS. Avant de choisir des candidats, le Front devra d’abord se prononcer sur sa participation à cette élection nationale. Il n’y a pas urgence, même sur le premier tour des élections a lieu le 24 septembre 2023.

Les sénatoriales ne sont pas la priorité. La priorité, ce sont les discussions avec l’Etat.

Aloisio Sako

Le RDO et l’Eveil océanien politiquement compatibles ?

A la question d’un Calédonien, sur la page Facebook de Nouvelle-Calédonie la 1ère : "Quelle est la position du RDO, sur le programme de l’Eveil océanien, à propos d’une accession différée à l’indépendance ?" Les rivalités semblent apaisées, entre les deux partis océaniens. Le président du RDO se montre élogieux à l’égard du parti de Milakulo Tukumuli et Vaimu'a Muliava, même s’il évoque "une posture politique". 

J’ai beaucoup d’admiration pour l’Eveil océanien. Le courage politique qu’ils ont eu de se détacher, d’être au centre. Et nous travaillons avec eux (…) Nous pensons continuer à travailler avec eux, pour maintenir le Congrès et le gouvernement du pays.

Aloisio Sako

Le drapeau indépendantiste sur le nouveau permis est un non-sujet

Même si le drapeau indépendantiste n’a pas été choisi au 3/5ème du Congrès, il a été hissé aux côtés du drapeau tricolore sur les façades des institutions du pays. Par conséquent, sa présence sur le permis de conduire est un sujet de satisfaction, aux yeux du leader indépendantiste. 

Moi, je dis bravo, bonne initiative. Ça va dans le bon sens, que les deux symboles du pays soient affichés à ce nouveau format du permis de conduire.

Aloisio Sako

Pour Aloisio Sako, l’on aurait pu encore faire mieux, "l’accord de Nouméa avait prévu une carte d’identité citoyenne. Malheureusement on n’est pas arrivé à un consensus."