Après le premier tour des législatives en Nouvelle-Calédonie, réactions et consignes de vote

Les réactions des différents acteurs de ce scrutin.
Chez les qualifiés côté indépendantistes et nationalistes, le sentiment d'avoir atteint un objectif déjà majeur en parvenant au second tour. Chez les loyalistes, des appels répétés à l'unité élargie. Réactions après le scrutin de ce dimanche 12 juin en Nouvelle-Calédonie.

Déplorer le très fort taux d’abstention, remercier les électeurs qui ont fait l’effort de se déplacer, et saluer en particulier ceux qui ont voté pour soi : les qualifiés calédoniens pour le second tour se sont tous prêtés à l’exercice, dimanche soir.

Philippe Dunoyer (Ensemble !) en appelle aux "électeurs de la sensibilité non indépendantiste" 

Comme Philippe Dunoyer, en tête dans la première circonscription, avec 40,83 % des suffrages exprimés, ce qui représente 11 982 voix. Depuis Nouméa, le député sortant a dit voir dans le résultat du scrutin "la traduction d’une union comprise par les électeurs (…), celle de quatre formations politiques" - c'est le fameux rapprochement de plusieurs mouvements loyalistes, dont son parti Calédonie ensemble. 

Et il s’est vite projeté dans l’entre-deux-tours, après avoir félicité son adversaire indépendantiste, Wali Wahetra : "On va avoir une campagne de cinq jours, très intense, l’un et l’autre. Et d’ores et déjà, j’appelle les électeurs de la sensibilité non indépendantiste à ne pas oublier que le score de ce [dimanche] soir va s’effacer dès [lundi] matin et qu’on va repartir sur un nouvel enjeu qui est celui du deuxième tour."
Philippe Dunoyer s’exprimait dans la soirée électorale de NC la 1ère :

Wali Wahetra (FLNKS) : "Objectif atteint, passer le premier tour"

Wali Wahetra n’a pas caché son enthousiasme et son émotion, depuis Wé, à Lifou. La candidate FLNKS indépendantistes et nationalistes réussit le pari, pas gagné d’avance, de se classer en deuxième position dans cette première circonscription. Et donc d'atteindre le second tour, avec 21,67 % des bulletins exprimés, soit 6 360. Ce qui représente tout de même un écart de 5 622 voix avec Philippe Dunoyer.

Elle, retient un "objectif atteint : passer le premier tour". Elle "fait appel à tout le monde, à tous ceux qui sont mobilisés (…) et je les remobilise encore pour le deuxième tour parce qu’on ne fait que commencer. Mais on a passé la première épreuve, on est trop forts !"
Wali Wahetra répond à Clarisse Watue et Laura Schintu :

Paroles de Calédoniens

Comment ces deux candidats de la première circonscription sont-ils perçus par les Calédoniens ? Mirna Kilama et Carawiane Carawiane ont tendu le micro :

©nouvellecaledonie

Nicolas Metzdorf (Ensemble !) : "L'unité des loyalistes doit s'agrandir"

Depuis sa mairie de La Foa, Nicolas Metzdorf premier dans la seconde circonscription, a lui aussi insisté sur l’enjeu du regroupement non-indépendantiste : "L’unité des loyalistes a payé", estime le candidat de la majorité présidentielle, qui se place en tête, avec 33,70 % des suffrages exprimés (c’est 13 550 électeurs). Mais à un cheveu du FLNKS Gérard Reignier. "Cette unité doit s’agrandir. J’ai entendu Thierry Santa parler du Rassemblement qui doit apporter sa pierre à l’édifice. Bien évidemment que le Rassemblement, Thierry Santa et Virginie Ruffenach dans la première, ont toute leur place dans l’unité loyaliste. Je pense aussi à M. Descombels", a-t-il ajouté en évoquant le Rassemblement national qui a convaincu 1 601 électeurs dans cette circonscription.
Nicolas Metzdorf est interrogé par Caroline Antic-Martin et Gaël Detcheverry :

Un appel au Rassemblement que Nicolas Metzdorf lance également sur les réseaux sociaux. 

Gérard Reignier (FLNKS) : "On va devoir mobiliser beaucoup plus largement"

De l’autre côté du binôme de tête, et de l’échiquier politique, Gérard Reignier s’est exprimé au cours de la soirée électorale. Le candidat du FLNKS indépendantistes et nationalistes dans la seconde circonscription n’obtient que 375 bulletins de moins que Nicolas Metzdorf. Il fait 32,77 % des voix exprimées, c’est-à-dire 13 175 votants. "On s’était donné comme objectif d’être au deuxième tour, nous sommes au deuxième tour", commente-t-il. "Il nous reste maintenant cinq jours, même si les équipes de campagne sont un peu fatiguées, mais on voit bien qu’on va devoir mobiliser beaucoup plus largement."
Sa réaction dans la soirée électorale : 

Et d'ajouter : "On voit bien qu’on est encore dans un système bipolaire : indépendantiste / non-indépendantiste (…) La vision et la démarche dans laquelle nous sommes, nous allons vers des discussions, des négociations. Il serait très important (…) qu’on puisse bénéficier d’un poste de député à l’Assemblée nationale. Ça permet d’amener les deux voix auprès de l’Etat, auprès du Palais Bourbon, et les Calédoniens doivent réfléchir à permettre cette discussion, négociation, au même niveau."

Thierry Santa (LR) : "Il faut rassembler tous les loyalistes"

Se lancer dès mars dans la course à la députation n'a pas empêché Thierry Santa d'être dépassé à l'arrivée. Le vice-président du Rassemblement, soutenu par Les Républicains et resté hors union loyaliste, arrive en troisième position dans sa circonscription, avec 21,79 % des suffrages exprimés (8 760 voix). "Je pense que Nicolas [Metzdorf] a bénéficié d’une dynamique présidentielle, je vais dire ça comme ça", a-t-il lancé lors de la soirée électorale :

Puis de se tourner vers dimanche prochain : "J’appelle tous les Calédoniens à soutenir les candidats loyalistes qui restent en lice pour ce deuxième tour. J’espère qu’on se retrouvera, tous. Il faut aller au-delà d’une majorité présidentielle, il faut rassembler tous les loyalistes", a développé Thierry Santa, le premier tour passé. "On a besoin de discuter entre nous pour parler de ce projet de société parce que c’est sur ce sujet-là qu’on devra se retrouver et trouver les équilibres nécessaires pour l’avenir de la Nouvelle-Calédonie et celui de nos enfants."

Virginie Ruffenach (LR) fera "le choix de Philippe Dunoyer"

La cheffe de file du groupe Avenir en confiance au Congrès, qui ne s'est pas encore rallié à l'union des autres principaux mouvements non-indépendantistes, n'a pas non plus perdu de temps. "On a un effet majorité présidentielle qui a été fort. On a aussi une abstention très très importante", a résumé Virginie Ruffenach . "Mon parcours politique a toujours été sans aucune ambiguïté. Je souhaite une Calédonie dans la France de manière très claire. C’est la raison pour laquelle je ne souhaite pas qu’un député indépendantiste siège à l’Assemblée nationale. Donc tout naturellement pour ce second tour, évidemment, je ferai le choix de Philippe Dunoyer."
Elle répond à Dave Waheo-Hnasson et Christian Favennec :

Sonia Backès (union loyaliste) : "On aura besoin d'une force loyaliste unie"

Le regard, à présent de Sonia Backès en tant que leader du rapprochement loyaliste en cours. "Ce résultat démontre que c’est l’union qui l’emporte. Et ça prouve aussi que les Calédoniens, ont besoin, dans cette période particulière, d’appartenir à une majorité", a-t-elle voulu retenir lors de la soirée électorale. "Il n’y a pas la place pour être dans l’opposition et ne pas pouvoir défendre ce qu’on a à défendre. Dans quelques jours, la ministre des Outre-mer va peut-être avenir. La commission des lois du Sénat va venir également. On aura besoin d’une force loyaliste unie." 

Et de souligner : "le combat n’est pas gagné. (…) Les indépendantistes ont prouvé leur capacité de mobilisation. Il faut que nos électeurs prouvent également leur capacité de mobilisation au deuxième tour parce que malheureusement, l’abstention a été trop forte lors de ce premier tour."

Sonia Backès durant la soirée électorale : 

Sonia Backès qui sur les réseaux sociaux remercie les candidats du Rassemblement-Les Républicains pour leur appel à voter pour Philippe Dunoyer et Nicolas Metzdorf au second tour et appelle les autres candidats à en faire de même : "Je remercie Thierry Santa et Virginie Ruffenach d’avoir appelé dès ce soir à soutenir les candidats loyalistes lors de ce 2eme tour. Je ne doute pas que les autres candidats loyalistes se prononceront dans le même sens dans les prochaines heures".

Pascal Lafleur ne donne pas de consigne

Avec 7,40% des suffrages exprimés, soit 2 171 voix dans la première circonscription, Pascal Lafleur a obtenu un résultat honorable. Quatrième, celui qui s'est avéré un candidat surprise devance par exemple le représentant du Rassemblement national. Mais il n'appellera pas à voter Philippe Dunoyer, a-t-il confirmé ce lundi. Parce qu'il ne se reconnaît pas dans l’alliance loyaliste, et qu’il "n’y a pour lui "aucun risque de voir passer la candidate indépendantiste" Wali Wahetra.

 

Le Rassemblement national se prononcera mardi

Le Rassemblement national entend livrer sa "position pour le deuxième tour" lors d’une conférence de presse ce mardi, à 9 heures, à Ducos.

Muneiko Haocas appelle à voter FLNKS

La candidate du MNIS dans la seconde circonscription n'a pas réussi à atteindre le second tour avec ses 3,39 % des suffrages. Muneiko Haocas avait indiqué en annonçant sa candidature : "nous ne remettons pas en cause l'unité de la mouvance indépendantiste". Et ce lundi, le parti appelle donc logiquement à voter pour les candidats FLNKS, indépendantistes et nationalistes au second tour dimanche prochain.

Construire autrement déplore l'abstention

Pas de second tour, non plus, pour les candidats de Construire autrement. Joël Kasarhérou et Michèle Homboé n'ont récolté respectivement que 4,98 % et 2,52 %.
Construire autrement qui donne ce lundi sur les réseaux sociaux son analyse de la forte abstention de dimanche.