Depuis le début de l'année, la rumeur est persistante: Engie et son partenaire japonais Mitsui seraient sur le point d'annoncer la cession de la centrale à charbon de Hazelwood. Le ministre australien de l'énergie, a rencontré la PDG d'Engie à Paris cette semaine. Verdict: rien de confirmé.
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Rumeur démentie par Engie, mais suffisamment convaincante pour pousser le ministre du Trésor du Victoria, Tim Pallas, à rencontrer les dirigeants d'Engie à Paris début octobre. Car environ 1000 emplois directs et indirects sont menacés par cette possible fermeture. Tim Pallas a refusé de dévoiler ce qui s'est dit pendant la réunion.
Et cette semaine, c'est le ministre fédéral de l'environnement et de l'énergie, Josh Frydenberg, qui était à Paris, pour s'entretenir avec son homologue française, Ségolène Royal, et avec la PDG d'Engie, Isabelle Kocher. Josh Frydenberg a lui aussi fait part de ses inquiétudes pour le sort des 1000 employés.
« Ce qui a été souligné à Engie et Mitsui, c'est l'importance de prendre soin des employés, avant toute chose, a expliqué le ministre au micro de Jon Faine sur ABC. Et ces entreprises sont très conscientes de leurs responsabilités. »
Mais par ailleurs, le ministre australien se refuse à tout pronostic sur la fermeture de la centrale de Hazelwood. « Le gouvernement fédéral et celui du Victoria ne pourront faire de commentaire officiel que quand une annonce officielle aura été faite, a-t-il rappelé. Or selon mes informations, les deux entreprises n'ont pas encore arrêté leur décision. »
Super-polluante, la centrale de Hazelwood fait tâche dans le portefeuille d'Engie
Le groupe français, qui était l'un des principaux sponsors de la COP21, affiche son ambition de devenir « le leader mondial de la transition énergétique » et de donc de se débarrasser de ses centrales au charbon, pour des raisons à la fois économiques et écologiques.
Or Hazelwood est vétuste, elle est en activité depuis un demi-siècle, et c'est aujourd'hui l'une des centrales qui émettent le plus de CO2 au monde. Elle est régulièrement citée en contre-exemple par les associations de protection de l'environnement, les partisans de la transition énergétique, et les Verts australiens.
Mais en Australie, la possible fermeture de Hazelwood est loin de réjouir le ministre fédéral de l'environnement et de l'énergie. Car elle forcerait le pays à remettre à plat sa production d'électricité. À elle seule, la vieille centrale au lignite de Hazelwood éclaire Melbourne et 22% du Victoria, mais aussi 5% du marché national - elle exporte de l'électricité en Nouvelle-Galles du Sud et en Australie du Sud.
« Cette fermeture aurait un impact sur notre sécurité énergétique et les prix de l'électricité, affirme Josh Frydenberg. Car si on retire le lignite du mix énergétique, il faut le remplacer par des énergies plus coûteuses que le lignite, comme le gaz, les énergies renouvelables ou le charbon bitumineux. »
D'après le quotidien français "Les Échos", Engie projetterait de fermer la centrale de Hazelwood à partir du 1er avril 2017.