L'Australie va transférer les enfants migrants de l'île de Nauru

Le continent australien annonce qu'il va relocaliser des dizaines d'enfants qui étaient relégués dans des camps à Nauru, ce minuscule îlot du Pacifique.
Face aux pressions venues de toute part, l'Australie assouplit une politique d'immigration très dure étrillée à l'étranger comme sur l'immense île continent.
 

Des mineurs et leurs familles détenus pour certains depuis 5 ans 


Depuis 2013, Canberra refoule systématiquement en mer tous les bateaux de clandestins et envoie ceux qui passent entre les mailles du filet dans des camps sur l'île de Nauru ou sur celle de Manus, en Papouasie Nouvelle-Guinée. Ces migrants sont interdits d'installation permanente en Australie. Mais face au tollé, notamment des associations des droits de l'Homme, le gouvernement australien s'est mis à, discrètement, évacuer les enfants de Nauru.
 

Il n'y a quasiment plus d'enfants à Nauru et en Papouasie-Nouvelle-Guinée et nous nous attendons qu'il n'y en ait plus aucun d'ici la fin de l'année.

- George Brandis, représentant de l'Australie à Londres, à la radio britannique LBC.

 

De nombreux actes de désespoir chez les enfants  


Lors d'une visite des camps de Nauru en septembre, un journaliste de l'AFP avait constaté le désespoir qui régnait parmi les réfugiés avec notamment de nombreux problèmes psychologiques, de dépression et des tentatives de suicide, y compris d'enfants. Un millier d'entre eux vivaient sur ce minuscule caillou du Pacifique depuis cinq ans. 
 

Une pression populaire de plus en plus forte 


Le journal The Australian, en citant des sources gouvernementales, a rapporté que 40 enfants étaient toujours à Nauru et qu'ils seraient transférés en Australie avant la fin de l'année. Une action générée par la pression populaire face aux conditions de vie déplorable des migrants.  Selon un sondage récent commandé par le Sunday Telegraph de Sydney, un tabloïd qui soutient le gouvernement conservateur, 79% des Australiens veulent que les enfants et leur famille soient évacués de Nauru.

Avant une législative partielle cruciale en octobre dernier, le Premier ministre Scott Morrison avait évoqué l'idée d'autoriser le transfert de réfugiés en Nouvelle-Zélande, excluant qu'ils entrent en Australie. Une tolérance zéro amenée à durer car très efficace. En l'espace de cinq ans, cette stratégie a largement dissuadé les clandestins de gagner les côtes australiennes.