Avis de grève générale dans la fonction publique à partir du 3 juillet, explications et conséquences

Conférence de presse de l'intersyndicale engagée dans le combat pour la revalorisation du point d'indice chez les fonctionnaires, vendredi 30 juin, à Nouméa.
Revaloriser le point d'indice des fonctionnaires de 3,5 %, le combat porté par plusieurs syndicats de Calédonie. Nouvelle étape du bras de fer, un préavis de grève illimité prendra effet à partir de lundi 3 juillet et le mouvement pourrait durer toute la semaine. Avis de galère, notamment pour les établissements scolaires. On détaille...

La semaine à venir s'annonce compliquée, et incertaine. Il y a quelques jours, une intersyndicale a déposé un préavis de grève générale illimitée dans la fonction publique. Cogetra-NC, Fédération des fonctionnaires, Soenc fonction publique, CFE-CGC NC, CSTNC : les différents mouvements font front commun pour défendre une revalorisation du point d'indice des fonctionnaires territoriaux (qui sert à calculer les salaires) de 3,5%, étalée sur les années 2023 et 2024. Il est gelé depuis 2017. Environ vingt mille actifs et six mille retraités sont concernés.

Les arguments de l'intersyndicale

L'intersyndicale développe tout un argumentaire. Entre 2017 et 2023, souligne-t-elle, il y a eu une inflation de 10.5 %, une révision du salaire minimum garanti de + 7.26 %, une revalorisation du point Cafat de 7.29 % ainsi que des négociations dans le secteur privé.  "Seuls les agents publics, fonctionnaires, agents contractuels ou retraités de la fonction publique de Nouvelle-Calédonie sont laissés pour compte", pointent les syndicats. En rappelant que "le gouvernement national a décidé de revaloriser ses agents à hauteur de + 3,5 % au 1er juillet 2022, suivi d’une nouvelle revalorisation de + 1,5 % prévue pour le 1er juillet 2023, puis une augmentation de cinq points d’indice sur toutes les grilles salariales au 1er janvier 2024." D'où cette revendication, destinée à contrebalancer les hausses de prix.

La confirmation du mouvement

Depuis la précédente grève, en février dernier, des rencontres ont eu lieu avec l'exécutif calédonien. Elles n’ont pas abouti à un accord. Faute d'avoir obtenu satisfaction, la menace a donc été confirmée, ce vendredi après-midi. "Malgré deux heures de réunion avec le président du gouvernement ce matin, toujours aucune ouverture", a-t-il été annoncé. L'appel à mobilisation des agents et contractuels est réitéré, à compter de minuit, dans la nuit du dimanche 2 au lundi 3 juillet. Voire dès dimanche pour les internats.

Les actions prévues

Dans le détail, les personnels des écoles, collèges et lycées sont appelés à se mobiliser lundi 3 juillet dès 6h30 devant leur établissement respectif. Pour les autres personnels de la fonction publique qui suivraient le mouvement, il est prévu des rassemblements lundi matin devant le vice-rectorat, les directions de la Nouvelle-Calédonie et la recette principale de l'OPT. Ou devant les mairies, pour ce qui est de la Brousse et des îles. Les grévistes de Nouméa et de son agglomération devraient ensuite se regrouper devant le Congrès, à partir de 13 heures. Des actions similaires sont prévues toute la semaine, comme une marche à Nouméa mardi matin, et des "rassemblements statiques" chaque jour dans les trois provinces. Et si les syndicats concernés ne se sentent pas pris en compte, ils n'écartent pas un durcissement du mouvement.

Les conséquences

  • La perspective de cette grève illimitée fait déjà trembler, notamment pour la prise en charge des scolaires. Païta a carrément décidé de garder ses écoles communales fermées, lundi, et suspend son service de transport scolaire pour le primaire. "En effet, explique un communiqué signé par le maire, Willy Gatuhau, les enseignants n'étant pas tenus de déclarer en amont leur statut de gréviste, nous ne sommes pas en mesure d'anticiper sur la capacité d'accueil des établissements et de garantir la sécurité des enfants." 

A Nouméa et Dumbéa, pas de garderie du matin.

  • "En raison du manque de visibilité sur la présence effective du personnel enseignant pouvant accueillir les enfants à l’école, la ville de Nouméa informe les parents des élèves scolarisés dans les écoles publiques de la commune que le service de garderie du matin sera fermé le lundi 3 juillet, annonce la mairie dans un autre communiqué. Cependant, pour les écoles ouvertes uniquement, bien que des perturbations pourraient être observées, le service de cantine sera mis en place et le service de garderie du soir sera également assuré ce lundi 3 juillet. Pour les jours suivants, la situation pourra être réajustée en fonction de la mobilisation du personnel enseignant.

    • Même esprit à Dumbéa : "pendant la durée du mouvement, le service de garderie du matin ne sera pas assuré pour l’ensemble des écoles" de la commune. En revanche, "les services de cantine et de garderie du soir seront assurés dans les écoles pour lesquelles l’accueil des enfants sera effectué par le personnel enseignant".
    • Au Mont-Dore, la mairie et sa caisse des écoles signalent “que les services de cantine et de garderie seront assurés le lundi 3 juillet, dans les écoles maternelles et primaires publiques qui resteront ouvertes”. Ou pour le dire autrement : “En cas de fermeture d’un établissement scolaire par le directeur, en raison d’un manque d’effectif, les services de cantine et de garderie ne seront alors plus assurés.”   

    • Dans le Nord, tous les internats provinciaux seront fermés du dimanche 2 juillet au mardi 4, à lire ici.

    • A Poya, pas de cantine lundi 3 juillet, dans les écoles de Népoui, du village et de Gohapin. Le service de restauration sera maintenu pour celle de Montfaoué. 
    • A Pouembout, la mairie annonce la fermeture des services municipaux lundi 3 juillet. Mais bonnes nouvelles, "l'école primaire Léonie-Avril et l'école maternelle Les Lilas seront ouvertes, accueilleront tous les élèves et fonctionneront avec les enseignants non grévistes. Le service de cantine sera assuré normalement avec le personnel non gréviste et le concours de parents d'élèves volontaires pour la surveillance des élèves. Les transports scolaires fonctionneront également comme d'habitude."
    • La direction du lycée Michel-Rocard, toujours à Pouembout, a fait pour sa part savoir, jeudi, que "l'internat filles sera fermé dimanche 2 juillet et lundi 3 juillet au soir. Les filles internes ne pourront pas être accueillies à l'internat et seront sous la responsabilité des familles ou des correspondants pour les deux nuits mentionnées. L'internat garçons sera ouvert et les internes garçons seront accueillis normalement. Le service de restauration sera assuré. D'après les informations dont nous disposons actuellement, les transports seront également assurés. Les internes filles qui prendraient les transports dimanche devront impérativement être prises en charge par leur correspondant à l'arrivée des bus. Les cours seront assurés lundi 3 juillet par les professeurs présents."
    • A Poindimié, fermeture de l’école publique de Bayes et de la maternelle du village jusqu’à nouvel ordre. Accueil assuré à l’école primaire du village, “mais pas de repas fournis”. Même chose pour l’école de Tiéti. Services de transports assurés lundi 3 juillet, mais “susceptibles d’être interrompus selon la durée de la grève”.

    • A Houaïlou, la fourniture des repas dans les écoles est suspendue pour les 3 et 4 juillet. La caisse des écoles demande aux parents de prendre leurs dispositions pour ces deux jours. Le transport qu'elle propose est maintenu.
    • A Lifou, les services municipaux seront fermés au public le 3 juillet toute la journée et jusqu’à nouvel ordre.