Et si la réforme votée le 18 octobre à l’unanimité des membres du Congrès conduisait encore plus vite le Ruamm à la cessation de paiement au lieu de l'en sortir ? C’est l’hypothèse émise par les élus Loyalistes et Rassemblement deux semaines après le vote. Le 2 novembre, lors d’une conférence de presse, ils expliquaient avoir constaté "qu’aucune des mesures d’application qui ouvrent de nouveaux droits pour les travailleurs indépendants n’ont été chiffrées par la Cafat".
Oui, il y aura une augmentation des dépenses, mais...
Ils évoquaient alors le risque d’un surcoût de 5 milliards de francs. De la “malhonnêteté intellectuelle”, dénonçait aussitôt Milakulo Tukumuli, le rapporteur du projet de réforme. Lui retenait un chiffre : "500 millions de francs de rendements supplémentaires dus aux nouveaux droits.”
Pour les Loyalistes et le Rassembement, "la couverture totale de prestations de santé étendue aux 26 000 travailleurs indépendants, contre 15 400 seulement aujourd’hui, et la prise en charge dès le deuxième jour d’arrêt maladie de ces mêmes travailleurs indépendants, alors que 11 jours de carence existaient jusqu’à présent", pourraient au contraire représenter 2,3 et 4,1 milliards de francs de dépenses par an. Contre 750 millions actuellement. D'où une demande de passage en seconde lecture, "en attendant d'avoir les chiffres exacts de la Cafat".
On souhaitait présenter notre méthode de calcul et nos estimations des effets induits par la réforme.
Patrick Dupont, président du conseil d'administration de la Cafat
"600 à 800 millions", dit la Cafat
Ces chiffres, la Cafat les a donnés, lundi 13 novembre. "Actuellement, la couverture des travailleurs indépendants, au niveau des prestations en espèce, c’est-à-dire les indemnités que l’on perçoit lorsque l’on est malade, représente environ 600 millions de francs. Évidemment, puisqu’on augmente la couverture sociale des travailleurs indépendants, il y aura une augmentation”, annonce Patrick Dupont, le président du conseil d'administration de la Cafat. Mais “de l’ordre de 600 à 800 millions à peu près”, corrige-t-il.