La santé du RUAMM se dégrade encore. Pour éviter la banqueroute complète, le régime d’assurance maladie maternité a décidé de stopper momentanément les paiements aux professionnels libéraux et aux établissements privés.
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Depuis plusieurs années, notre régime d’assurance maladie est à la peine et a de plus en plus de mal à financer la santé des Calédoniens. Le déficit chronique du RUAMM revient sans cesse comme préoccupation majeure. Pour éviter la cessation de paiement complète, la CAFAT a informé ce mardi les professionnels de santé libéraux et les établissements privés qu’ils ne seraient provisoirement plus payés.
« Une nouvelle fois, on envisage simplement de dire que des professionnels doivent continuer à travailler tous les jours au service de la population, que ça, c’est normal. En revanche, qu’il est normal, et acceptable, qu’ils ne soient pas payés de leur rétribution ».
Pour Patrice Gauthier, il s’agit également d’un « coup très rude » au problème de pénurie de certains professionnels de santé. « C’est quelque chose qui est de nature à diminuer d’une façon drastique l’attractivité de la Nouvelle-Calédonie. A terme, ce sont des problèmes dans l’organisation des soins en Nouvelle-Calédonie ».
« On jongle avec la trésorerie du Ruamm pour payer l’ensemble des acteurs économiques des professions de santé, sauf les hôpitaux publics depuis de nombreux mois » explique Jean-Rémy Buraglio, le président du conseil d’administration de la CAFAT. « Or, aujourd’hui, les hôpitaux publics sont à bout de souffle, et il a fallu par équité sociale, trouver des solutions pour leur permettre de terminer l’année dans de bonnes conditions. Mais ça ne reste qu’une solution temporaire jusqu’à la fin de l’année. Après, on retombe devant les mêmes problématiques ».
Reste à trouver les solutions pour régler ce problème de déficit structurel.
Les paiements pourraient reprendre avant mi-décembre ajoute la CAFAT qui terminera avec 7 milliards CFP de dette supplémentaires sur les dotations globales à verser en 2019 aux hôpitaux publics, en plus des quelques 20 milliards accumulés les années passées.
« Quand on prend des mesures opposant les uns et les autres en arbitrant comme ça, on n’arrivera pas à travailler ensemble dans l’avenir. C’est ce qu’ont relevé des experts qui sont venus, qui ont noté deux choses : on avait un problème de gouvernance qui génère les déficits que l’on connait aujourd’hui et qui continuent. Et la deuxième chose, c’est qu’il y avait une opposition et un manque de confiance entre les acteurs. Ils ont proposé des mesures pour rétablir cette confiance, notamment avec un contrôle médical unifié rénové. Tant que ces choses là ne sont pas mises en place, oui, j’ai peur pour l’avenir ».
« Il faut prendre les problèmes tels qu’ils se présentent » estime le président du conseil d’administration de la CAFAT. « Le problème qui se présente depuis des années, ce n’est pas celui de la gouvernance, c’est celui de la trésorerie, de le solutionner. Ça passe inévitablement par des problèmes d’économies, c’est évident, mais qui ne prendront leur effet plein que dans quelques années. À l’heure actuelle, il s'agit d'un problème de recettes supplémentaires ».
La Fédération des professionnels libéraux de santé a remis ce matin à Thierry Santa, le président du gouvernement et Valentine Eurisouké, la membre du gouvernement chargée de la coordination et de la mise en œuvre du plan Do Kamo et du service civique une lettre ouverte à lire ci-dessous.
Le point avec Thérèse Waïa et Philippe Kuntzmann
Laure Favreau, la présidente du syndicat des infirmiers à domicile de Nouvelle-Calédonie était l'invitée du journal ce 20 novembre avec Dave Waheo-Hnasson
Les professionnels indignés
Une décision qui provoque l’indignation de la Fédération des professionnels de santé libéraux. Son président, Patrice Gautier, évoque une situation injuste et dangereuse.« Une nouvelle fois, on envisage simplement de dire que des professionnels doivent continuer à travailler tous les jours au service de la population, que ça, c’est normal. En revanche, qu’il est normal, et acceptable, qu’ils ne soient pas payés de leur rétribution ».
Pour Patrice Gauthier, il s’agit également d’un « coup très rude » au problème de pénurie de certains professionnels de santé. « C’est quelque chose qui est de nature à diminuer d’une façon drastique l’attractivité de la Nouvelle-Calédonie. A terme, ce sont des problèmes dans l’organisation des soins en Nouvelle-Calédonie ».
Urgence et équité sociale
La CAFAT, elle, justifie la décision par le risque majeur encouru par le système de santé sans décision d’urgence, et par une volonté d’équité sociale.« On jongle avec la trésorerie du Ruamm pour payer l’ensemble des acteurs économiques des professions de santé, sauf les hôpitaux publics depuis de nombreux mois » explique Jean-Rémy Buraglio, le président du conseil d’administration de la CAFAT. « Or, aujourd’hui, les hôpitaux publics sont à bout de souffle, et il a fallu par équité sociale, trouver des solutions pour leur permettre de terminer l’année dans de bonnes conditions. Mais ça ne reste qu’une solution temporaire jusqu’à la fin de l’année. Après, on retombe devant les mêmes problématiques ».
Reste à trouver les solutions pour régler ce problème de déficit structurel.
Les paiements pourraient reprendre avant mi-décembre ajoute la CAFAT qui terminera avec 7 milliards CFP de dette supplémentaires sur les dotations globales à verser en 2019 aux hôpitaux publics, en plus des quelques 20 milliards accumulés les années passées.
Des craintes pour l’avenir
Face à cette décision d’urgence et au déficit structurel du RUAMM, Patrice Gautier, président de la Fédération des professionnels de santé, évoque ses craintes pour l’avenir.« Quand on prend des mesures opposant les uns et les autres en arbitrant comme ça, on n’arrivera pas à travailler ensemble dans l’avenir. C’est ce qu’ont relevé des experts qui sont venus, qui ont noté deux choses : on avait un problème de gouvernance qui génère les déficits que l’on connait aujourd’hui et qui continuent. Et la deuxième chose, c’est qu’il y avait une opposition et un manque de confiance entre les acteurs. Ils ont proposé des mesures pour rétablir cette confiance, notamment avec un contrôle médical unifié rénové. Tant que ces choses là ne sont pas mises en place, oui, j’ai peur pour l’avenir ».
Le problème de la trésorerie
Un rapport de l’IGAS, l’inspection générale des affaires sociales, relevait en effet en 2018 la problématique de la gouvernance. Néanmoins, pour Jean-Rémy Buraglio, l’urgence n’est pas là.« Il faut prendre les problèmes tels qu’ils se présentent » estime le président du conseil d’administration de la CAFAT. « Le problème qui se présente depuis des années, ce n’est pas celui de la gouvernance, c’est celui de la trésorerie, de le solutionner. Ça passe inévitablement par des problèmes d’économies, c’est évident, mais qui ne prendront leur effet plein que dans quelques années. À l’heure actuelle, il s'agit d'un problème de recettes supplémentaires ».
La Fédération des professionnels libéraux de santé a remis ce matin à Thierry Santa, le président du gouvernement et Valentine Eurisouké, la membre du gouvernement chargée de la coordination et de la mise en œuvre du plan Do Kamo et du service civique une lettre ouverte à lire ci-dessous.
FPLS Courrier Thierry Santa by Françoise Tromeur on Scribd
La réaction du syndicat des pharmaciens
Dans un communiqué, le SPNC, le syndicat des pharmaciens de Nouvelle-Calédonie réagit au courrier de la Cafat en évoquant notamment une « décision brutale et unilatérale »SPNC - délais de règlement Ruamm by Françoise Tromeur on Scribd
Le point avec Thérèse Waïa et Philippe Kuntzmann
Laure Favreau, la présidente du syndicat des infirmiers à domicile de Nouvelle-Calédonie était l'invitée du journal ce 20 novembre avec Dave Waheo-Hnasson