Nombre de nos compatriotes font le choix de quitter la Nouvelle-Calédonie. Études, recherche d’emploi, envie d’ailleurs, les raisons sont multiples. Mais qui sont ces Calédoniens qui tentent l’aventure hors du Caillou ? Cette semaine, Alice et Gessie, en parcours de soin.
Vingt ans. Voilà vingt longues années qu’Alice, la mère, et Gessie, la fille, vivent au gré des hospitalisations de Gessie, de ses Evasans, de ses opérations et de sa greffe de foie. Alors qu’elles terminent le parcours de soin de la jeune fille, ce n’est pas le coronavirus qui affectera le moral de ces deux battantes.
Cinq mois après sa naissance, en l’an 2000, les médecins détectent à Gessie le syndrome d’Alagille. Une maladie génétique qui, dans une de ses formes les plus graves, détériore progressivement le foie. Si la nouvelle est reçue comme un coup de massue par Alice et le reste de la famille, la Calédonienne originaire de Poubéo ne se laisse pas abattre. Cette mère de deux autres garçons, salariée, va assumer avec sang-froid et sérénité la maladie de sa fille. « Au tout début, ce n’était pas facile, mais c’est comme ça. On a surmonté tout cela. Et puis ma famille m’a toujours soutenue et mon employeur était compréhensif. » Une attitude de battante qu’elle transmet à Gessie. « Je lui ai toujours dit de garder la tête levée, que la maladie ne devait pas la gagner, de ne pas avoir peur. » Dès 2006, la fillette est hospitalisée en métropole pour un mois. Puis l’année de ses douze ans, Gessie est à nouveau envoyée en France pour que les médecins lui enlèvent les cellules abîmées de son foie. Gessie et Alice resteront treize mois à l’hôpital Bicêtre (qui jouxte Paris ndlr). Des parenthèses médicalisées que la mère et la fille accueillent comme toujours avec pragmatisme car entre chaque hospitalisation, si Gessie semble aller mieux, la maladie revient.
En 2018, Alice constate que l’état de sa fille se détériore à nouveau. La greffe de foie semble inévitable pour la jeune métisse Kanak et Antillaise. Les médecins l’envoient immédiatement en métropole. Alice et Gessie débarquent alors en région parisienne le 28 décembre 2018. S’en suit une longue attente d’un an. Le 25 décembre 2019, le téléphone sonne enfin. « Les médecins m’ont annoncé que j’allais être greffée. C’était un beau cadeau de Noël. » L’opération, risquée, dure dix heures. Gessie reste deux jours en réanimation. La jeune fille, qui a toujours fait preuve d’une grande détermination, réagit bien et la greffe prend. « Il n’y a eu aucune complication. Les médecins disent que son cas est incroyable. Elle est sur la voie de la guérison. » Des mois d’hospitalisation plus tard, Alice et Gessie attendent maintenant avec impatience le dernier rendez-vous médical de la jeune femme, le 18 mai. Elles auront alors la synthèse de fin de soin et sauront si elles peuvent rentrer en Nouvelle-Calédonie.
N’en déplaise au coronavirus, ce n’est pas la pandémie qu iva bouleverser leurs projets. « Dans la vie, il y a toujours des obstacles et il faut les affronter », commente Alice. Confinées dans un hôtel de région parisienne, elles prennent leur mal en patience. Tandis que Gessie révise son CAP pâtisserie, Alice vient en aide aux autres Calédoniens confinés. « Je donne la main pour remplir les papiers des autres malades. Je suis rodée maintenant. C’est important de donner un coup de pouce. Je ne peux pas laisser quelqu’un comme ça, il faut partager », indique Alice qui tient à remercier la CAFAT et le personnel de la Maison de la Nouvelle-Calédonie. Peut-être pourront-elles quitter la France fin mai, début juin. « J’ai l’impression que ce qu’on a traversé a été très dur mais qu’au final, on s’en est sorties. J’ai hâte de retrouver la Nouvelle-Calédonie. La mer me manque », dit Gessie. Pour les deux femmes, « c’est une nouvelle vie qui commence, synonyme de tranquillité et de soulagement. »
Dans un touchant message, Gessie tient à remercier la famille de la personne qui lui a donné son foie :
par ambre@lefeivre.com
Cinq mois après sa naissance, en l’an 2000, les médecins détectent à Gessie le syndrome d’Alagille. Une maladie génétique qui, dans une de ses formes les plus graves, détériore progressivement le foie. Si la nouvelle est reçue comme un coup de massue par Alice et le reste de la famille, la Calédonienne originaire de Poubéo ne se laisse pas abattre. Cette mère de deux autres garçons, salariée, va assumer avec sang-froid et sérénité la maladie de sa fille. « Au tout début, ce n’était pas facile, mais c’est comme ça. On a surmonté tout cela. Et puis ma famille m’a toujours soutenue et mon employeur était compréhensif. » Une attitude de battante qu’elle transmet à Gessie. « Je lui ai toujours dit de garder la tête levée, que la maladie ne devait pas la gagner, de ne pas avoir peur. » Dès 2006, la fillette est hospitalisée en métropole pour un mois. Puis l’année de ses douze ans, Gessie est à nouveau envoyée en France pour que les médecins lui enlèvent les cellules abîmées de son foie. Gessie et Alice resteront treize mois à l’hôpital Bicêtre (qui jouxte Paris ndlr). Des parenthèses médicalisées que la mère et la fille accueillent comme toujours avec pragmatisme car entre chaque hospitalisation, si Gessie semble aller mieux, la maladie revient.
En 2018, Alice constate que l’état de sa fille se détériore à nouveau. La greffe de foie semble inévitable pour la jeune métisse Kanak et Antillaise. Les médecins l’envoient immédiatement en métropole. Alice et Gessie débarquent alors en région parisienne le 28 décembre 2018. S’en suit une longue attente d’un an. Le 25 décembre 2019, le téléphone sonne enfin. « Les médecins m’ont annoncé que j’allais être greffée. C’était un beau cadeau de Noël. » L’opération, risquée, dure dix heures. Gessie reste deux jours en réanimation. La jeune fille, qui a toujours fait preuve d’une grande détermination, réagit bien et la greffe prend. « Il n’y a eu aucune complication. Les médecins disent que son cas est incroyable. Elle est sur la voie de la guérison. » Des mois d’hospitalisation plus tard, Alice et Gessie attendent maintenant avec impatience le dernier rendez-vous médical de la jeune femme, le 18 mai. Elles auront alors la synthèse de fin de soin et sauront si elles peuvent rentrer en Nouvelle-Calédonie.
N’en déplaise au coronavirus, ce n’est pas la pandémie qu iva bouleverser leurs projets. « Dans la vie, il y a toujours des obstacles et il faut les affronter », commente Alice. Confinées dans un hôtel de région parisienne, elles prennent leur mal en patience. Tandis que Gessie révise son CAP pâtisserie, Alice vient en aide aux autres Calédoniens confinés. « Je donne la main pour remplir les papiers des autres malades. Je suis rodée maintenant. C’est important de donner un coup de pouce. Je ne peux pas laisser quelqu’un comme ça, il faut partager », indique Alice qui tient à remercier la CAFAT et le personnel de la Maison de la Nouvelle-Calédonie. Peut-être pourront-elles quitter la France fin mai, début juin. « J’ai l’impression que ce qu’on a traversé a été très dur mais qu’au final, on s’en est sorties. J’ai hâte de retrouver la Nouvelle-Calédonie. La mer me manque », dit Gessie. Pour les deux femmes, « c’est une nouvelle vie qui commence, synonyme de tranquillité et de soulagement. »
Dans un touchant message, Gessie tient à remercier la famille de la personne qui lui a donné son foie :
Calédoniens ailleurs : Alice et Gessie, une nouvelle vie commence
par ambre@lefeivre.com