La PDG a été reconduite à la tête du groupe de la transition énergétique, mardi 30 mars, pour un mandat de quatre ans. L’Etat est intervenu pour soutenir Christel Bories engagée dans le sauvetage de la SLN, sa principale préoccupation, et le recentrage d'Eramet sur sa vocation minière.
Christel Bories reste à son poste. Le conseil d’administration d’Eramet, réuni mardi 30 mars, a proposé de reconduire à l’unanimité sa PDG pour un mandat de quatre ans, au cours duquel les fonctions de présidente et de directeur général seront dissociées "avant la fin du nouveau mandat" de Christel Bories, annonce un communiqué d'Eramet.
Cette décision intervient après des tensions liées à la volonté de la famille Duval, premier actionnaire du groupe métallurgique et minier (37 % du capital et 44 % des droits de vote), de remplacer celle qui mène son redressement depuis 2017.
Eramet, principale entreprise minière européenne du secteur des métaux industriels, est une entreprise stratégique pour la France : elle produit du nickel en Nouvelle-Calédonie, en Normandie et en Indonésie, du manganèse au Gabon ; en Argentine, elle a un projet stratégique dans un grand gisement de lithium, minerai essentiel à la fabrication des batteries des véhicules électriques.
La bataille, pour ou contre le maintien de Christel Bories, opposait l’Etat à la famille Duval depuis le mois de mars. La très discrète famille auvergnate, la plus célèbre après Michelin, reprochait notamment à Mme Bories, selon L’Agefi, sa gestion de la Société Le Nickel (SLN), en Nouvelle-Calédonie. Les nombreux soutiens de Mme Bories, y compris sur le Territoire, ont souligné sa volonté de sauver la SLN, malgré des troubles politiques et sociaux au mois de décembre, le coût non compétitif de l’électricité et les dégradations à répétition survenues sur les sites miniers.
A Bercy, on considère le bilan de Madame Bories "comme très positif". Bruno Le Maire, Ministre de l’économie, des finances et de la relance, lui a apporté son soutien, indique Le Monde. Tout comme 250 salariés actionnaires, y compris des syndicalistes calédoniens. "Par sa capacité à décider et à agir, nous reconnaissons en [elle] un vrai capitaine d’industrie", ont affirmé les pétitionnaires dans une récente lettre aux administrateurs.
En pleine incertitude sanitaire, il serait, selon eux, "invraisemblable de changer dans la tourmente celle qui, grâce aux actions engagées depuis bientôt quatre ans, a permis au groupe de résister à cette crise majeure". Un diagnostic partagé par les principaux analystes financiers, dont ceux de Exane BNP Paris, qui rappellent, comme l’Etat, que l’action Eramet a gagné 98 % en un an (chiffre actualisé). Christel Bories est sauvée...