Cinq jeunes hommes condamnés pour le braquage d’un commerce à Nouméa

Au tribunal de Nouméa.
Il y a un peu plus d’un an, un magasin nouméen était la cible d’une bande de jeunes à Kaméré, sur la presqu’île de Ducos. Ce vendredi, cinq prévenus ont été jugés pour vols en réunion avec violences. Le tribunal correctionnel a prononcé des peines de prison ferme allant de onze mois à deux ans et demi.

lls sont cinq à comparaître ce vendredi pour le braquage d’une épicerie à Ducos, dans le quartier de Kaméré, le 16 octobre 2022. Cet après-midi-là, un fourgon se gare devant le commerce. Un groupe de jeunes hommes, tous alcoolisés, descend du véhicule et entre dans le magasin. Ils volent de l’alcool, des paquets de cigarettes et de l’argent. 

Dédommagements demandés par la caissière et le gérant

La bande insulte et intimide la caissière. Elle se dit choquée, car “isolée” au contact de ses agresseurs. Menacée de mort, selon son avocat Me Patrick Laubreaux, la victime a dû changer de lieu pour travailler et n’exerce plus son ancien métier. Elle réclame 500 000 F de préjudices physiques et de dommages moraux. Le gérant de l’épicerie, partie civile, demande quant à lui 300 000 F pour préjudice moral. Son conseil, là encore Me Laubreaux, déclare un manque à gagner pour la société de 2,2 millions.

Récidive

Vite identifiés, et interpellés, les cinq jeunes présents devant le tribunal correctionnel s’avèrent tous récidivistes, voire multirécidivistes - deux se trouvent déjà incarcérés. Pour vols en réunion avec violences, ils encourent selon le ministère public jusqu’à vingt ans de réclusion criminelle. Ce vendredi 3 novembre, le procureur requiert: 

  • pour deux prévenus, dix-huit mois de prison dont six avec sursis probatoire, obligation de formation ou de travailler, et l’indemnisation des victimes.
  • pour un prévenu, vingt-quatre mois dont douze avec sursis.
  • pour un prévenu, vingt-quatre mois ferme.
  • et pour le principal accusé, qui a emporté la caisse enregistreuse, trente mois d’emprisonnement avec maintien en détention.

La clémence plaidée

Me Élodie Barket est l’avocate de trois des jeunes mis en cause, dont deux jouent un rôle important dans cette affaire. Elle plaide une diminution du quantum des peines requises car ses clients, déjà au Camp-Est, pour d’autres affaires, seraient incarcérés au final durant trois voire quatre ans. De plus, elle souhaite que le tribunal rejette les montants annoncés, concernant les préjudices moraux du gérant ainsi que les préjudices physiques de la caissière. À ses yeux, ils ne coïncident pas avec la réalité du dossier. Me Maxime Guérin-Fleury, qui défend deux prévenus, plaide lui aussi la clémence du tribunal.

En fin d’après-midi, celui-ci se retire pour délibérer. Les jeunes hommes sont condamnés aux peines suivantes :

  • deux ans et demi d'emprisonnement, avec retour direct au Camp-Est.
  • deux ans de prison, là aussi avec mandat de dépôt.
  • dix-huit mois ferme.
  • seize mois.
  • et onze mois.

Satisfaction

Il leur faudra bel et bien verser 500 000 F à l'ancienne caissière et 300 000 F au gérant. Les intérêts civils concernant la société qui représente l'enseigne sont renvoyés au 10 mars 2024. Les avocats de la défense et la partie civile déclarent être satisfaits, après la décision de justice.

Le compte-rendu télé de Natacha Lassauce-Cognard et David Sigal

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