Confinement : quelle prise en charge pour les victimes de violences intrafamiliales?

En province Sud, le Relais, qui accompagne des personnes victimes et des auteurs de violences conjugales, ou intrafamiliales s’organise. Numéro vert accessible 24h/24 et 7j/7, hébergements d’urgence, un suivi personnalisé est proposé, même en temps de confinement.

+25% de violences intrafamiliales en deux semaines. Ce sont les chiffres observés pendant le confinement de mars dernier. Si pour l’heure, aucun chiffre officiel n’a été communiqué pour ce nouveau confinement, les premières données du Relais, l'un des services de la direction Provinciale de l’action sanitaire et sociale (DPASS), qui vient en aide aux victimes en province Sud sont sans appel.

"En début de semaine dernière, nous constations par exemple que nous avions deux à trois appels et en fin de semaine, une augmentation significative, avec pour exemple neuf appels sur la seule journée du vendredi 17 septembre", lance Pahnane Siwasiwa, directrice adjointe de la DPASS.

Numéro vert

Le Relais a mis en place un numéro vert : le 05.00.21, qui est gratuit et accessible à tout le monde 7j/7 et 24h/24. Un dispositif d’astreinte a également été déployé pour ce confinement. Les victimes ou auteurs, en demande d’écoute et d’accompagnement liés aux violences conjugales et intrafamiliales qu’ils subissent, ou qu’ils infligent, peuvent le contacter. 

Structures d’accueil et hébergements d’urgence

Depuis le dernier confinement en mars dernier, les professionnels ont témoigné de la difficulté pour les victimes, d’avoir accès à un hébergement d’urgence. Pour ce confinement, un dispositif de cinq appartements relais est réservé aux victimes, dont un, qui est actuellement inoccupé. Il pourra l’être pour cinq jours, renouvelables. Un travail est aussi engagé avec un hôtel de la place. Les structures d’accueil associatives quant à elles, sont toujours disponibles, dans la mesure du possible.

"On a mis en place, en plus du dispositif de numéro d’urgence, toute une procédure de prise en charge notamment dans le cadre d’hébergement d’urgence. Au vu de la gravité de la situation, on va pouvoir aussi envisager, la mise sous protection de la personne", poursuit la directrice adjointe de la DPASS. La police nationale pourra également, si l’intervention rentre dans le cadre d’une procédure, véhiculer la victime jusqu’au lieu d’hébergement si nécessaire.

"La difficulté que l’on a à ce jour, c’est que les différents foyers qui pouvaient héberger et notamment le foyer Béthanie, ont des cas de Covid-19. Et donc, il nous faut se préparer à devoir accueillir des personnes au sein d’hôtels, ce qui n’est pas non plus très simple en ce moment", ajoute Pahnane Siwasiwa. Difficile en cette période, où les hôtels deviennent des "hospitels" accueillant des malades du Covid.

Suivi personnalisé 

Un suivi quotidien des victimes est opéré par trois travailleurs sociaux, un juriste et cinq thérapeutes, même en temps de confinement. "Quand une maman doit retravailler et qu’elle a un enfant à charge, surtout en ce moment, c’est compliqué. On peut les soutenir dans les recherches d’une garde, de crèches ou autres. On met aussi en place un colis alimentaire, pour que la personne puisse être autonome au niveau alimentaire pendant plusieurs jours", assure la directrice adjointe de la DPASS. 

En 2019, le Relais a rencontré 344 victimes et réalisé plus de 1800 consultations de suivi.

Le numéro de téléphone à retenir pour les victimes de violences conjugales et intrafamiliales : le 05 00 21. Un numéro vert est également mis en place pour le service de l’action sociale : il s’agit du 05.00.30, pour contacter les assistants sociaux, qui sont une trentaine en province Sud. 

Le reportage d'Alix Madec :

Accompagnement violences intrafamiliales et conjugales confinement