Conflit autour du transport aérien : le gouvernement en appelle à la “responsabilité” de “toutes les parties concernées”

Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie
Alors que des mouvements d’usagers bloquent les vols depuis Lifou et l’île des Pins, le gouvernement calédonien évoque les efforts de conciliation et un “dialogue” qui “se heurte à l’intransigeance des collectifs”. Evoquant ses arguments, et les conséquences financières pour Aircal, il “souhaite que toutes les parties concernées par le transport aérien domestique fassent preuve de responsabilité”. Une réunion est annoncée mercredi 27 septembre, à Nouméa.

"Le cabinet de Gilbert Tyuienon et la direction d’Air Calédonie ont établi un dialogue bien avant le déclenchement des blocages avec les représentants des collectifs des usagers de l’île des Pins et de Lifou." Rappel du gouvernement, dans un communiqué diffusé mardi 19 septembre, au terme d'une journée marquée par le début d'un blocage à l'aérodrome de Wanaham. Et la poursuite d'une action similaire à celui de Moue. L'exécutif calédonien y liste même les différentes rencontres : 

  • à l'île des Pins le 21 juillet, le 24 août, le 8 septembre.
  • aux Loyauté, le 28 juillet et le 7 septembre sur Lifou, mais aussi le 5 et le 6 septembre à Ouvéa et Maré.   

Avancées, et points bloquants

"À l’issue de ces différents échanges, des avancées ont été enregistrées, estime le gouvernement, sur les sujets qui concernent les questions liées au fret et aux horaires des vols, sachant que sur ce dernier point, les améliorations seront progressives en raison des importantes modifications qu’elles vont engendrer dans le programme de l’ensemble des vols de la compagnie." Et de poursuivre, concernant Drehu et Kunié : "Ce dialogue a été maintenu jusqu’à ce jour et se heurte à l’intransigeance des collectifs sur certaines de leurs revendications, comme l’instauration d’un billet à tarif unique et l’augmentation du quota annuel de billets Continuité Pays de cinq à huit allers-retours."

Arguments financiers

En séance collégiale du 31 août, le billet à tarif unique a été écarté. "Une telle mesure reviendrait à pratiquer des tarifs à perte qui entraineraient un déficit d’exploitation pour la compagnie, explique le communiqué. Cela nécessiterait une importante compensation financière de la Nouvelle-Calédonie, qui fait déjà face à une situation budgétaire complexe. Pour la même raison, le gouvernement n’a pas donné de suite favorable à l’augmentation du quota annuel de billets Continuité Pays." Autre argument, "cette augmentation ne parait pas nécessaire car en moyenne la majorité des bénéficiaires utilisent moins de 50 % des billets auxquels ils ont droit et seulement 20 % des bénéficiaires consomment la totalité des cinq allers-retours."

Un service public à stabiliser

Les blocages qui touchent Air Calédonie, insiste l'exécutif, "ne font qu’aggraver sa situation financière, ce qui nécessitera tôt ou tard un nouveau soutien des collectivités actionnaires, elles-mêmes en difficultés budgétaires." D'où ce souhait : "que toutes les parties concernées par le transport aérien domestique fassent preuve de responsabilité et que tous les efforts convergent vers la stabilisation de ce service public, indispensable aux populations et à l’économie des îles."

Enfin, il est annoncé une réunion à Nouméa, au gouvernement, mercredi 27 septembre, "afin de diffuser une information la plus complète sur la situation à tous les interlocuteurs concernés". Ont été invités les maires, les conseils d’aires des îles, les provinces Sud et Îles, les collectifs de l’île des Pins et de Lifou et la direction d’Aircal.