"Nous espérons que sera pris en compte le fait que la majorité des pays veut une mention des énergies fossiles, une sortie des énergies fossiles, et que cela pourra être dans le texte. Parce que sinon, nous ne considérerons pas que cette COP est un succès", a dit Ralph Regenvanu, qui mène la délégation vanuataise à Dubaï.
"Il faut que la petite minorité de pays qui bloque les progrès changent leur position. Et c'est ce à quoi nous travaillons ces deux prochains jours", a-t-il souligné, alors que la COP doit se terminer mardi.
Des journées critiques
"Aujourd'hui (dimanche) et demain seront les journées critiques pour avoir un accord. S'il est vrai que tous les pays négocient de bonne foi pour obtenir un bon résultat, alors nous aurons un bon résultat", espère-t-il.
Malgré des "progrès", le président émirati de la COP28 a solennellement appelé samedi soir les pays à s'émanciper de leurs propres intérêts pour parvenir à un accord.
Les pays anti-fossiles visent l'Opep, le cartel des pays exportateurs de pétrole mené par l'Arabie saoudite. Son secrétaire général avait enjoint ses pays membres de "rejeter proactivement" tout accord ciblant les énergies fossiles.
Un enjeu majeur pour les nations vulnérables
Mais pour certaines nations vulnérables, il est vital de cibler les principales responsables du changement climatique, source de multiples catastrophes.
"En 2023, mon pays a été frappé par trois cyclones tropicaux", détruisant écoles et récoltes sur leur chemin, souligne Ralph Regenvanu. Sans compter la lente montée du niveau des mers qui menace les îles du Pacifique...
"Tout ceci se passe à 1,2°C (de réchauffement). Donc on ne peut même pas imagine à quoi ressemblerait 1,5°C", la limite la plus ambitieuse de l'accord de Paris.
Autre enjeu pour les pays vulnérables: l'adaptation au changement climatique, qui fait aussi l'objet d'un texte en négociation à la COP28. "On n'a pas vu autant de mouvement" sur cette question que sur les autres sujets, regrette Ralph Regenvanu.
Une proposition de texte sur l'adaptation a été publié dimanche mais a en effet laissé beaucoup d'observateurs sur leur faim. S'il ne contient pas des mesures plus précises de mise en oeuvre, "ce cadre restera vide", craint Ana Mulio Alvarez, du groupe de réflexion E3G.