Corps électoral et avenir institutionnel : l’Union calédonienne maintient ses positions

Conférence de presse tenue par l'Union calédonienne, le 29 avril 2024, à Nouméa : Daniel Goa et Dominique Fochi.
Réunie en comité directeur extraordinaire, samedi, à Nouméa, l’UC réitère sa position sur l’ouverture du corps électoral tel que prévu par le projet de loi constitutionnelle : l'Union calédonienne exige le retrait du texte et fait part des actions qu’elle compte mener. Elle s’exprime aussi sur la reprise des discussions concernant l’avenir institutionnel.

Les discussions doivent reprendre d’ici peu, estime l’Union calédonienne. L’UC demande d’accélérer l’examen du projet de résolution qui a été déposé boulevard Vauban, contre la réforme constitutionnelle. Et cela, dit le parti indépendantiste, afin que les débats puissent se tenir entre partenaires locaux.

On va faire de telle sorte que la proposition de résolution sur le retrait [du texte sur le] corps électoral qui a été déposée par les deux chefs de groupe UC et UNI puisse être débattue en séance publique au Congrès. C’est déjà un espace de discussion, une occasion supplémentaire de discuter entre nous, Calédoniens.

Gilbert Tyuienon, premier vice-président de l'UC

La mission de médiation toujours privilégiée

Quant au dialogue - interrompu - avec l’Etat, l’Union calédonienne déclare qu’il pourra reprendre… via la "mission de médiation politiquement neutre" que le FLNKS appelle de ses vœux. “Pour qu’on puisse revenir à cette règle essentielle qui a fait que notre pays a pu avancer jusqu’à aujourd’hui", déclare Gilbert Tyuienon : "rien ne doit passer par la force, il faut absolument le consensus, dans les décisions qui concernent l’avenir de la Nouvelle-Calédonie”.

Du "lobbying" à Paris

Est annoncé le déplacement imminent, dans l'Hexagone, d’une délégation représentant l’UC ainsi que la CCAT, la Cellule de coordination des actions de terrain. 

Objectif : un lobbying auprès des parlementaires, afin de les "alerter des risques que font peser sur notre pays le dégel du corps électoral et la méthode de passage en force (…) Il s'agira aussi de sensibiliser les décideurs [au] risque que la France prend aux yeux de la communauté internationale." 

Si le dégel du corps électoral passe (…), on ne voit pas comment les élections provinciales se dérouleront dans de bonnes conditions. C’est une alerte parce qu’on sait ce qui s’est passé auparavant et on ne veut pas reproduire les mêmes erreurs.

Gilbert Tyuienon

L’Union calédonienne refusera de rencontrer à Paris Gérald Darmanin. Un ministre de l’Intérieur et des Outre-mer qu'elle estime discrédité par ses mensonges et son parti pris”.

Un déplacement au Venezuela

L’UC se redit "favorable à un ajustement du corps électoral citoyen qui consiste à intégrer les natifs du pays". Mais pour s'opposer à la réforme telle que prévu, elle compte être sur tous les fronts. Dans l'Hexagone, donc. Mais aussi en Calédonie, à travers la CCAT.

Et à l'international. Une délégation du front indépendantiste s’apprête à se rendre au Vénézuela, pour le séminaire régional du comité de décolonisation, prévu du 14 au 16 mai. Concernant le déplacement d'Omayra Naisseline en Azerbaïjan, le parti évoque "une polémique inutile". Et "réaffirme que le tissage de nos liens internationaux par le biais du FLNKS est un aspect important".

Le pacte nickel jugé "irrecevable"

Autre sujet abordé, le pacte nickel toujours en attente de signature. "Tel que proposé par le ministre Le Maire", il est jugé "irrecevable". Autant de positions rendues publiques ce lundi, lors d'une conférence de presse tenue à Nouméa. Elle suit le comité directeur extraordinaire de samedi, à la Vallée-du-Tir. 


Voyez aussi le résumé de Thérèse Waïa et René Molé

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