Coupe du monde de rugby : "L'agréable surprise est le niveau de Peato Mauvaka", observe le responsable du pôle espoir calédonien

Raphaël Steyer, manager du pôle espoir rugby, au journal télévisé de Nouvelle-Calédonie la 1ère, en 2023.
La finale remportée par l'Afrique du Sud sur la Nouvelle-Zélande au stade de France sonne la fin du mondial. Une édition marquée par des outsiders au sommet et des favoris partis très tôt. Regard sur la coupe 2023 avec Rafael Steyer, manager du pôle espoir rugby de Nouvelle-Calédonie.

La fête planétaire du ballon ovale s'achève. Sept semaines de compétition se concluent ce week-end en France avec la victoire des Springboks sur nos voisins All Blacks, 12-11 au Stade de France. Retour sur la finale en particulier et le mondial en général avec un fin connaisseur du rugby en Calédonie. Raphaël Steyer, qui dirige le pôle espoir de Nouméa, était reçu ce dimanche midi dans le journal de Mathieu Ruiz Barraud. Voici la version retranscrite de l'entretien.

NC la 1ère : Qu'avez-vous pensé de la finale ?
Raphaël Steyer : C'est une finale comme toutes les finales, avec de la dramaturgie, avec des événements importants. A savoir la sortie du talonneur Mbonambi de l'Afrique du Sud et le carton jaune, devenu rouge, du capitaine néozélandais. On s'attendait à une finale complètement spéciale, particulière, avec une adaptation des deux côtés.

On a eu un match assez fermé, au score très léger, avec un seul point d'écart. Ça aussi, c'est propre au fait de jouer une finale ? On ne pouvait pas s'attendre à une explosion de rugby ? 
R.S.: Les deux scenarii étaient possibles. Ou l'Afrique du Sud, à mon avis, allait gagner dans un score très restreint. Ou la Nouvelle-Zélande allait enfin pouvoir un peu prendre le large et le score aurait été un peu plus important. Mais à aucun moment la Nouvelle-Zélande n'a trouvé la clé pour franchir cette défense, malgré toutes les statistiques en leur faveur. Ils ont eu toutes les touches. Ils ont eu énormément de possession [du ballon], plus de 60 %. Ils ont eu l'occasion de les mettre à mal. Mais les Sud-Africains ont tenu. 

Avant cette coupe du monde, nombre d'observateurs évoquaient un déséquilibre entre l'hémisphère Nord et les équipes du Sud. Beaucoup se sont trompés. Les équipes du Sud sont toujours les plus fortes ? 
R.S.: La première donnée importante de la coupe du monde, c'était le tirage au sort. On savait que ce tirage au sort trois ans avant pouvait avoir quelques conséquences. C'est ce qui s'est passé. Malgré tout, la partie avec la Nouvelle-Zélande et l'Afrique du Sud, l'Irlande et la France, a prouvé que c'était effectivement eux les favoris de cette compétition. Une fois que ces quarts de finale étaient passés, la voie royale, même si ça n'a pas été simple pour l'Afrique du Sud, était prévisible pour l'Afrique du Sud et la Nouvelle-Zélande. 


Un mot des Bleus, justement, éliminés en quart de finale. A-t-on vu selon vous une belle équipe de France, même si on les attendait plus loin ?
R.S.: Pour l'équipe de France, on est tous très déçus. Ça se joue à un point. Elle aurait pu passer. Le constat, sur la coupe du monde, c'est que le sport professionnel, le sport de haut-niveau se joue maintenant à 23. Les fameux finisseurs chers à l'entraîneur Fabien Galthié ont été performants pour l'Afrique du Sud, l'ont été beaucoup moins de l'autre côté. C'est le travail qui a été fait depuis quatre ans et malheureusement, ça n'a pas porté ses fruits.


Quel est votre regard sur les joueurs océaniens au sein du XV de France ? 
R.S.: On ne peut que être satisfait. Ce sont de jeunes joueurs. Il y a le cas de Romain Taofifenua qui finit sa carrière, qui a plus d'expérience et qui a tenu son rôle dans ce qu'on attendait, c'est-à-dire avec un "impact player", avec beaucoup d'engagement physique. La grosse et agréable surprise, c'est le niveau de Peato Mauvaka. Il est dans les meilleurs talonneurs du monde, bien en haut à mon avis. Ça fait énormément plaisir. Après, Yoram [Moefana] a vécu sa première expérience. Et Sipili [Falatea] est un pilier à qui il faut encore un peu de temps. 

Vous attendez-vous à un effet coupe du monde, du côté de la ligue de rugby ? 
R.S.: Oui, on attend de nouveaux licenciés. Hier [samedi], il y a eu déjà une belle fête du rugby à La Foa, avec plus de 400 gamins. La particularité, c'est qu'on est en fin de saison ici. On attend le retour, en début février, pour avoir le plus de licenciés possible dans les clubs, qui sont prêts à les accueillir.