Modifié, le texte qui encadre la vaccination anti-Covid obligatoire. Car il n’y a pas eu de grand rebondissement, ce vendredi 29 octobre, au Congrès. Juste une suspension de séance pour discuter d'amendements. Les élus de la commission permanente, présidée par Milakulo Tukumuli, ont voté en début de soirée, à l'unanimité, un texte qui vient ajuster la délibération prise le 3 septembre dernier.
Résumé dans le journal télévisé de Laurence Pourtau, avec Thérèse Waïa et Nicolas Fasquel :
Montée de la grogne
Publiée au journal officiel dans la foulée, cette mesure alors prévoyait des amendes et imposait des reclassements dès le 31 octobre - dans deux jours, donc - pour le personnel des secteurs jugés à risque. La santé, l’éducation ou les transports, par exemple. Or, le ton était en train de monter à travers le pays.
Table ronde à la CPS
Samedi 23 octobre, une table ronde sociale a été organisée à Nouméa, à la Communauté du Pacifique, pour tenter de trouver des solutions. Ce qui semble avoir porté ses fruits. Un large consensus a en tout cas été trouvé entre les formations politiques, les partenaires sociaux et le Sénat coutumier pour repousser cette obligation vaccinale de deux mois. Du 31 octobre, au 31 décembre.
Dès le lundi 25, une proposition en ce sens était déposée, au Congrès, par tous les chefs des groupes politiques. Une démarche commune assez rare pour être soulignée. Troisième étape ce jeudi, en commission plénière : des modifications au texte original ont été rédigées, avec cette nouvelle date du 31 décembre. Les différents groupes ont discuté pendant deux heures et demi.
Un contexte d'avant Covid
Lorsque cette obligation a été votée, le contexte sanitaire n'était pas le même. Même pas un tiers de la population vaccinable avait alors reçu un schéma complet. Alors que la situation de la Polynésie française, frappée durement par le très contagieux variant Delta, était suivie avec beaucoup d'inquiétude.
Opposition persistante
Obligation vaccinale toilettée, mais toujours pas acceptée de façon unanime. Quand la commission permanente a entamé sa séance ce vendredi (avec une minute de silence pour les victimes du virus), plusieurs dizaine de personnes attendaient aux alentours du Congrès. Et dès le matin, des opposants à ce principe de vaccination obligatoire, ou encore au pass sanitaire, se sont mobilisés sur la route.
En parallèle, le Mouvement des Océaniens indépendantistes demande le retrait pur et simple de l'obligation vaccinale. Et "l'organisation de vrais débats démocratiques sur la question de la vaccination". L'USTKE non plus ne veut tout simplement pas de cette vaccination obligatoire. Selon les Nouvelles calédoniennes, le syndicat a déposé un référé en suspension devant le tribunal administratif, estimant que la Nouvelle-Calédonie n’était pas compétente en la matière.
Au moins 264 décès
Au 29 octobre, le Caillou déplorait 264 morts des suites du virus, recensait plus de dix mille cas confirmés et décomptait 67% de la population vaccinable ayant reçu un schéma complet. Soit une nette progression, neuf semaines après, mais pas encore l'objectif de 85% visé par le gouvernement.