Depuis le début de la campagne vaccinale, plus de 1 200 personnes ont déjà reçu une troisième injection sur le Caillou. Il s’agit essentiellement du personnel médical, des personnes âgées et des patients présentant des facteurs aggravants, tels que l’obésité, le diabète ou encore l’hypertension. Mais ils ne sont pas les seuls à en bénéficier. La semaine dernière, le gouvernement calédonien a annoncé, en point presse, que cette dose de rappel était désormais ouverte à l’ensemble de la population, face à l'accélaration de l'épidémie, qui a déjà fait plus de 100 victimes en trois semaines sur le territoire.
Pas encore de rush
Dans les centres de vaccination, on ne constate pas encore de ruées dans la file réservée à cette troisième injection. Mais on observe, ça et là, quelques candidats à cette piqure de rappel. C’est le choix qu’a fait Pierre, la trentaine, qui, en tant que bénévole sur les vaccinodromes, est "au contact de beaucoup de monde".
Je le fais pour protéger les autres et moi-même.
Pour Marguerite, professeure des écoles à Nouméa, la dose de rappel se fera dans une semaine, une fois passé le délai de six mois entre la deuxième et la troisième injection. "Si l’école reprend, je vais être au contact d’enfants. Ils ont moins de symptômes mais ils sont vecteurs. Et donc, pour pouvoir être présente sur mon lieu de travail, j’estime que c’est un devoir professionnel de me faire vacciner."
Rebooster les anticorps
Car les effets de la vaccination contre le coronavirus tendent à faiblir au bout d’un certain temps. Pour rebooster les défenses immunitaires de la population qui s’était fait vacciner au tout début de la campagne, le gouvernement a donc décidé de l’ouvrir à toutes les personnes dont la deuxième injection remonte à plus de six mois. "Cette dose de rappel est d’autant plus importante que le virus est arrivé sur le territoire", estime Patricia Pèdre, la directrice adjointe de la Dpass à la province Sud.
C’est essentiel pour qu’on puisse à nouveau se sentir un peu plus armés pour combattre cette maladie.
ITW de Patricia Pèdre, directrice adjointe de la Dpass
Vacciner les plus fragiles en priorité
Sur les 53 patients actuellement en réanimation au Médipôle, deux seulement sont vaccinés, et leurs deux injections remontent "à plus de six mois", a précisé Thierry de Greslan, le président de la commission médicale d’établissement du CHT, au point presse de ce mardi 28 septembre. Selon lui, ce sont "les populations à risques" qu’il faut vacciner en priorité, mais "si on a les moyens de le faire, il faut vacciner autant qu’on peut".
Avec un peu plus de 30 000 doses de Pfizer actuellement disponibles et un stock régulièrement alimenté depuis Paris, la Calédonie n’est pas à court de vaccins, pour l’heure.
Pas "nécessaire" selon l’OMS
Mais hormis quelques rares pays comme Israël, le Caillou fait figure d’exception sur cette politique de la troisième dose ouverte à tous. Pour l’OMS, l’organisation mondiale de la santé, ces doses de rappel ne sont pas "nécessaires" au vu des données scientifiques du moment. L’OMS se montre aussi critique d’un point de vue moral et éthique sur cette dose de rappel, alors "que le reste du monde attend sa première injection".
En Métropole, la troisième dose est réservée pour l’instant aux personnes âgées et fragiles. Quant à l’Union européenne, elle devrait trancher sur la nécessité d’une troisième injection pour tous, début octobre.