Crise en Nouvelle-Calédonie : ces entrepreneurs qui galèrent pour s’assurer

L'intérieur d'un dock incendié dans le quartier de Ducos. Depuis les violences de mai, de nombreuses entreprises rencontrent des difficultés pour s'assurer.
Dernier volet de notre série consacrée aux conséquences des émeutes sur les assurances [5/5]. La Fédération des entreprises et des industries de Nouvelle-Calédonie a recensé plusieurs entreprises n’arrivant plus à s’assurer.

“On a des propositions, mais on ne peut pas répondre à des appels d’offres, parce que l’on n’a pas réussi à contracter une assurance responsabilité civile professionnelle (RC Pro)”. Fanny a lancé une activité dans le secteur du BTP il y a quelques mois. Depuis, c’est la galère : “Impossible de faire assurer un dock aujourd’hui à Nouméa. Pour nos bureaux, idem depuis que l’on a emménagé à Normandie. Et puis cette histoire de RC Pro, ça pénalise totalement mon entreprise”, s’inquiète la jeune femme.

Zone rouge

Plusieurs autres cas de refus d’assurance ont été identifiés par la Fédération des entreprises et industries de Nouvelle-Calédonie dans un contexte extrêmement difficile pour les entreprises : 1 283 entreprises ont disparu au 30 novembre 2024. Elles étaient “seulement” 418 en 2023.

“Il y a d’abord eu les difficultés parfois rencontrées par ceux qui ont été sinistrés pour percevoir les acomptes. Puis les clauses émeutes qui ont été retirées lors des renouvellements de contrat, et maintenant ces problèmes qui nous sont remontés pour les RC Pro”, énumère Florence Frère, chargée de mission à la FEINC.

“La Nouvelle-Calédonie est en zone rouge partout, on a essayé de s’assurer auprès d’organismes de Métropole, il n’y a rien eu à faire”, soupire Fanny, qui voudrait que “le gouvernement, le Congrès se saisissent du sujet”.

Créer un fonds de garantie ?

De nombreuses entreprises regrettent que contrairement aux actes de terrorisme, il n’y ait pas de fonds national de garantie pour les émeutes, qui permette d’indemniser les victimes. Créé en janvier 2002, suite aux attentats de 11 septembre 2001, le GAREAT (pour Gestion de l’assurance et de la réassurance des risques Attentats Et actes de Terrorisme) couvre en effet les dommages aux biens consécutifs à des actes de terrorisme.