En Nouvelle-Calédonie, comme presque partout dans le monde, le papillomavirus est la principale cause de cancer du col de l’utérus. Le gouvernement a donc décidé de lancer, ici aussi, cette campagne annuelle de vaccination des jeunes filles, en 2015. Soit deux injections, à six mois, d’intervalles entre 11 et 14 ans, pour intervenir avant le début de la vie sexuelle. Car le papillomavirus est une IST, une Infection sexuellement transmissible. Et pour cette IST là, le préservatif est parfois impuissant.
"Ce virus se transmet de peau à peau, de peau à muqueuses. C’est-à-dire qu'il peut être situé à d'autres endroits que sur le sexe. Il peut être sur le ventre, la cuisse, sur la peau. Des caresses, des touchers ou des frottements suffisent pour l'attraper", explique Tania Filippi, responsable du programme de dépistage des cancers féminins à l’ASS.
Intégrer les garçons dans la vaccination
D’où l’importance de la vaccination, y compris chez les garçons. Des études montrent qu’en plus du cancer du col de l’utérus, chez la femme, le papillomavirus peut aussi provoquer des cancers du pénis, chez l’homme, et des cancers de la gorge ou de l’anus, chez les deux sexes. Du coup, à quand un élargissement des campagnes publiques de vaccinations aux garçons sur le Caillou ? Cela devrait venir selon Tania Filippi.
La vaccination des garçons est en vigueur, en Métropole, depuis le 1er janvier 2021. Nous travaillons donc pour pouvoir intégrer les garçons dans la vaccination, au collège, en Nouvelle-Calédonie. Ceci nécessite des changements de textes et de règlementation et nous espérons que cela sera pour bientôt
Tania Filippi, responsable de programme à l'Agence sanitaire et sociale
Une disparition espérée en 2035 en Australie
La Métropole n’est pas la seule à avoir étendu son programme. En Australie, depuis 2013, les garçons sont vaccinés au même titre que les filles. Résultats, les modélisations prédisent la disparition du papillomavirus chez nos voisins, à l’horizon 2035.
Les parents qui veulent faire vacciner leurs garçons contre le papillomavirus, c’est possible avec une ordonnance, comme pour tout vaccin. Il sera pris en charge à 40% par la Cafat et à 60 % par la plupart des mutuelles. Attention toutefois, le vaccin coûte environ 20 000 francs CFP.
Retrouvez Tania Filippi, au micro de Charlotte Mestre :
Retrouvez, ci-dessous, le reportage de Karine Arroyo et Christian Favennec :