Les Salomon l'ont confirmé ce mardi : la première mouture de la déclaration de Washington ne leur convenait pas. "Dans la version initiale, il y avait plusieurs références avec lesquelles nous étions mal à l'aise", a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Jeremiah Manele. Elles "nous mettaient dans une position où nous devions choisir un camp et nous ne voulons pas être placés dans une (telle) position", a-t-il ajouté. Interrogé par les journalistes de Nouvelle-Zélande pour savoir si ces références concernaient la Chine, il a répondu: "Indirectement."
Chine et Etats-Unis bienvenus dans le Pacifique
Jeremiah Manele, qui s'exprimait à Wellington à l'issue d'un entretien avec son homologue néo-zélandaise Nanaia Mahuta, a tout de même assuré que la Chine et les Etats-Unis étaient tous deux bienvenus dans le Pacifique.
Il a réitéré la position des Iles Salomon, selon laquelle leur pacte de sécurité avec Pékin, signé en avril, ne conduirait pas la Chine à établir une présence militaire dans l'archipel. L'Asie-Pacifique "ne devrait pas être considérée comme une région de confrontation, de conflit, de guerre", a déclaré Jeremiah Manele.
"Nous saluons le réengagement des Etats-Unis dans le Pacifique et nous sommes impatients de travailler avec tous nos partenaires."
Jeremiah Manele, ministre des Affaires étrangères des Iles Salomon
Selon le ministre des Affaires étrangères des Salomon, le sommet qui s'est tenu fin septembre à Washington entre les Etats-Unis et 14 nations insulaires du Pacifique a ensuite pu trouver un "terrain d'entente" lors de négociations, permettant à Honiara d'accepter la déclaration finale.
100 milliards d'aides pour le Pacifique
Les Etats-Unis constituent un acteur clé dans le Pacifique Sud depuis leur victoire durant la Deuxième Guerre mondiale. Ces dernières années cependant, la Chine y a fortement affirmé sa présence en procédant à des investissements, en formant des policiers et, plus controversé, en établissant un pacte de sécurité avec les Salomon.
Pour contrer l'influence grandissante de Pékin dans la région, le président américain Joe Biden a annoncé lors du sommet un nouveau fonds de 810 millions de dollars, soit presque 100 milliards CFP d'aide pour des îles du Pacifique, et signé avec elles une déclaration commune, promettant un partenariat plus étroit. (lire la stratégie en anglais ici)